Ce litige repose sur le sous-financement par le gouvernement canadien des services aux enfants autochtones par rapport à ceux destinés aux enfants non-autochtones.

Car bien qu’ils représentent moins de 8 % des enfants de moins de 14 ans au Canada, les jeunes autochtones constituaient plus de la moitié de ceux placés dans le système de protection de l’enfance, selon un recensement de 2016.

Mardi, après des années de procédures initiées par la militante autochtone Cindy Blackstock, la Cour fédérale a approuvé un accord pour compenser quelque 300.000 enfants autochtones et leur famille, victimes d’un manque chronique de services publics.

“Je pense à toutes les victimes et j’attends avec impatience de voir le soutien offert à tous (…)”, a réagi sur X (ex-Twitter) Cindy Blackstock, qui avait déposé en 2007 une plainte devant le Tribunal canadien des droits de la personne pour dénoncer la discrimination raciale à l’endroit des enfants autochtones.

En plus des 23,4 milliards de dollars en compensation, le règlement prévoit aussi des investissements de 20 milliards destinés à la réforme du système, selon une porte-parole du gouvernement canadien.

“Même si rien ne peut compenser le préjudice et la douleur causés, une compensation est essentielle”, a déclaré aux journalistes la ministre des services aux peuples autochtones Patty Hajdu, qualifiant ce jour d'”historique pour le Canada”.

La ministre a également ajouté que la contribution des organisations autochtones dans dossier permettra de faire avancer le Canada “sur le chemin de la réconciliation”.

Depuis le printemps 2021, plus d’un millier de tombes anonymes ont été retrouvées sur les sites d’anciens pensionnats catholiques pour autochtones, remettant en lumière un sombre chapitre de l’histoire du pays et sa politique d’assimilation forcée, considérée depuis 2015 comme un “génocide culturel”.

De la fin du XIXe siècle aux années 1990, quelque 150 000 enfants autochtones ont été placés de force dans 139 pensionnats aujourd’hui fermés, où ils ont été coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture.

Lors d’une visite au Canada à l’été 2022, le pape François avait demandé “pardon pour le mal commis” contre les autochtones du pays.

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