Shane Pratt, conservateur au sein de l’équipe de soins aux animaux, donne un aperçu de la routine journalière du zoo, ainsi que des mesures qui sont prises pour veiller à leur bien-être.
Le Zoo Assiniboine est accrédité par l’Association des zoos et aquariums qui couvre l’Amérique du Nord. Shane Pratt est l’un des trois conservateurs au sein de l’équipe de soins aux animaux du Zoo Assiniboine. Avant d’entrer dans la logistique du zoo, il détaille son métier : « Je suis chargé de répondre aux normes de l’Association des zoos et aquariums (Amérique du Nord) pour conserver cette accréditation. Mon rôle est de déterminer quels animaux peuvent entrer au zoo, d’assister le personnel dans la gestion des animaux, et de répondre à tous les besoins du zoo.
« Les normes que nous devons respecter sont axées sur la protection et le bien-être des animaux, notamment en ce qui concerne la taille et la forme de leurs enclos. Nous avons également un programme de gestion du comportement des animaux, qui inclut leur entraînement. On offre aux animaux des enrichissements, pour s’assurer que leur vie est intéressante et qu’ils vivent une vie qui vaut la peine d’être vécue. Nous avons beaucoup de critères auxquels nous devons répondre, et d’année en année, ceux-ci augmentent. »
Le Zoo Assiniboine abrite actuellement plus de 1 200 animaux de 130 espèces différentes. Shane Pratt explique : « Parmi nos animaux, nombreux sont ceux issus de sauvetages. Par exemple, nos ours polaires étaient orphelins à un moment donné de leur vie. Les ours orphelins de moins de deux ans ont moins de 5 % de chances de survie en milieu sauvage. Nous collaborons avec le gouvernement provincial pour décider quels ours seront pris en charge par le zoo. Nous disposons du Leatherdale International Polar Bear Conservation Centre, qui est une zone de transition pour les ours où commence leur entraînement, avant qu’ils ne soient transférés dans leur habitat principal.
« Aussi, on recueille des animaux issus d’association de sauvetage de la faune sauvage. De temps en temps, nous travaillons avec les différents paliers de gouvernement et d’autres organismes pour prendre en charge des animaux qui ont été détenus illégalement comme animaux domestiques, ou qui n’ont pas reçu les soins appropriés. Certains animaux proviennent d’autres zoos et nous collaborons avec eux pour soutenir nos programmes d’élevage et de conservation. »
Routine de soins quotidienne
Une routine quotidienne est suivie pour les soins aux animaux, impliquant un total de 35 professionnels qui travaillent au zoo en rotation, avec 19 présents chaque jour. Shane Pratt poursuit son explication au sujet de la routine au zoo : « Nous commençons nos journées par une réunion entre les professionnels des soins aux animaux, pour discuter des tâches à accomplir, des procédures médicales en cours et des projets majeurs. Ensuite, l’équipe s’assure que tous les animaux vont bien, les nourrit, leur donne de l’eau, des médicaments si nécessaire, effectue le nettoyage, etc. Après ceci, le personnel s’engage dans diverses tâches, telles que les projets d’enrichissement pour les animaux, afin de rendre leur environnement plus stimulant, et le travail d’entraînement quotidien. »
D’ailleurs, pour assurer le bien-être des animaux, le zoo prévoit ajouter un deuxième enclos plus grand pour les tigres de Sibérie. Shane Pratt explique : « Nous avons déjà trois habitats pour les tigres, dont un de 26 000 pieds carrés, mais nous espérons ajouter un deuxième grand habitat à l’avenir. Actuellement, nous avons deux tigres qui ne peuvent pas cohabiter dans le même enclos, donc nous faisons une rotation entre ces habitats. »
En ce qui concerne les ours polaires, en plus de leur espace de vie de cinq hectares, ils bénéficient d’un nouveau bassin qui est ouvert en période estivale. Le conservateur précise : « L’habitat des ours polaires est divisé en trois parties, ce qui dépasse les exigences minimales. La côte de Churchill représente la toundra, avec de petits arbustes, de vastes espaces ouverts et des zones de baignade. Ensuite, il y a l’habitat du milieu, appelé l’océan, où la plupart des visiteurs observent les ours polaires nager à travers le tunnel. Enfin, il y a l’habitat Wapusk, où un nouveau bassin a été aménagé pour les ours. C’est l’un de leurs endroits préférés pour nager, et ils aiment plonger pour voir les visiteurs à travers la vitre. »
Gestion des conditions climatiques
Les températures extérieures peuvent poser problème aux animaux, que ce soit en été ou en hiver. Pour les aider à faire face aux conditions climatiques extrêmes, l’équipe du zoo met en place des dispositifs, comme l’indique Shane Pratt : « La plupart de nos animaux au zoo proviennent du Grand Nord et sont adaptés à ces climats. Ils ont développé des moyens naturels pour faire face aux températures extrêmes, qu’ils reproduisent ici. Par exemple, les ours polaires creusent de petits trous pour se rafraîchir.
« Aussi, nous maintenons la température de l’eau dans les bassins à environ 14°C. L’été, les animaux ont accès à des zones intérieures pour se rafraîchir et se mettre à l’abri des regards des visiteurs. Nous leur offrons également des friandises glacées, sous forme de disques contenant du sang d’animaux, de la viande et des fruits.
« Chaque animal a des besoins de température différents, et si les conditions météorologiques s’écartent des paramètres idéaux, nous prenons des mesures pour les protéger. Par exemple, pour les animaux plus tropicaux, comme les gibbons, lorsqu’il commence à faire froid, nous les transférons dans leur habitat intérieur d’hiver. Cependant, nous essayons toujours de maximiser le temps qu’ils passent à l’extérieur pour profiter de l’air frais. »
Prendre en charge ces animaux demande des res-sources considérables. Shane Pratt donne un aperçu : « Les principales dépenses du zoo sont liées à notre équipe professionnelle. La nourriture représente également une dépense importante, car nous assurons une alimentation variée à nos animaux. De plus, notre programme d’enrichissement nécessite une part substantielle de notre budget. Sans oublier les frais de maintenance, les soins vétérinaires, etc. Chaque année, nous travaillons à améliorer le zoo à travers divers projets. Par exemple, la création de l’aire de Churchill a coûté plus de 100 millions $. »
La Liberté a sollicité le Zoo Assiniboine afin d’obtenir les chiffres exacts concernant les dépenses annuelles liées à la nourriture et au personnel, mais les responsables n’ont pas souhaité les communiquer.