Pour rappel, le groupe Tochal Developments est propriétaire d’une parcelle d’environ 8 hectares d’espaces boisés et non développés dans le quartier de Saint-Norbert. Récemment, au mois de novembre, le groupe a informé les résidents que des « transformations » étaient prévues dans cette partie de la forêt de Lemay. John Wintrup, urbaniste pour Tochal, fait mention d’un projet de développement de logements inclusifs.
Le groupe a pour intention de restreindre l’accès aux bois au public à compter de la fin du mois de novembre 2023 et jusqu’à la fin des travaux, dont la durée reste à déterminer. Pendant le comité, il a été confirmé par John Wintrup qu’une demande de permis avait été déposée auprès du service de l’urbanisme, des biens et de l’aménagement pour l’aménagement de clôtures autour de la parcelle.
Le conseiller Markus Chambers a présenté une motion pour que la Ville de Winnipeg et potentiellement d’autres niveaux de gouvernement, comme la Fédération Métisse du Manitoba, négocient un rachat ou un échange de terrains avec le groupe propriétaire. Ses pairs, les conseillers Matt Allard pour Saint-Boniface et Brian Mayes pour Saint-Vital, ont voté en faveur de la motion, qui sera désormais envoyée devant le comité exécutif du maire Scott Gillingham.
Toujours pas de permis
Plusieurs délégations se sont succédé ce matin devant les membres du Comité. Composées principalement de résidents du quartier, tous ont fait part de leur opposition au projet de développement. John Wintrup s’est lui aussi présenté devant le Comité pour rappeler les intentions du groupe. À savoir protéger les arbres et privilégier une approche consensuelle dans le développement de la parcelle.
Pour l’heure, la Ville de Winnipeg a confirmé dans un courriel à l’attention de La Liberté qu’aucune demande de développement pour le terrain concerné n’avait été déposée. Le groupe Tochal n’a donc pour le moment pas de permis de construire. En revanche, en tant que propriétaire, et parce qu’il n’existe pas de lois pour protéger les arbres sur les terrains privés, le groupe est en droit de raser les arbres sur sa parcelle. John Wintrup, pendant sa présentation devant les membres du Comité, a d’ailleurs souligné que le promoteur ne l’avait pas fait.
Il n’y a pas eu de discussion entre John Wintrup et les conseillers quant à savoir quelle pourrait être la position de Tochal Developments à propos d’un éventuel rachat. John Wintrup a plutôt laissé entendre que le propriétaire avait l’intention ferme de voir se réaliser son projet de construction de logements inclusifs. « Nous sommes des militants pour le logement », a-t-il répété à plusieurs reprises.
Le conseiller Brian Mayes a profité de la proposition pour l’amender. Il s’agissait d’une « modification amicale » pour profiter du sujet de la forêt Lemay pour remettre en lumière le cas de la forêt Sumka sur la rive est de la rivière Seine.
« Sumka est sur nos radars depuis que je suis devenu conseiller, explique Brian Mayes. La forêt est à vendre depuis 2016 et il semble que l’on ne parvient pas à résoudre cette affaire-là. »
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