Dont le crédit revient à une petite élite convaincue de l’incontournable besoin d’assurer la préservation des archives de la francophonie manitobaine pour les générations futures. (1) 

Au fil des années, les institutions et les associations francophones, comme le diocèse de Saint-Boniface, les communautés religieuses, les paroisses et la SHSB, ont accumulé une importante documentation. En 1981, un colloque provincial sur la situation des archives soulignait leur état précaire. Elles étaient menacées par les dangers de feu, d’inondation, d’oubli, d’éparpillement et de négligence, et il manquait souvent un endroit propice à leur préservation et à leur sécurité. À cela s’ajoutait la difficulté d’accès pour des usagers toujours plus nombreux.

Il aura fallu une vingtaine d’années d’efforts soutenus pour assurer la construction d’un centre d’archives. Une fois le Centre ouvert, il a aussi fallu mettre en place des mécanismes qui lui permettraient de fonctionner efficacement. Un rapport d’évaluation effectué par des consultants externes en 2004 a offert une série de recommandations qui ont toutes été mises en oeuvre. De plus, une nouvelle planification stratégique confirmait la mission de la SHSB : « acquérir, préserver et mettre en valeur le patrimoine francophone et métis de l’Ouest canadien et en particulier du Manitoba ».

Le financement du Centre devait aussi être assuré. Jusqu’à ce jour, il ne reçoit pas d’octroi de fonctionnement des gouvernements, et il doit leur proposer des projets ponctuels qui permettent au personnel de réaliser des travaux d’année en année. D’ailleurs, son mode de financement pourrait bien être rare dans le domaine des organisations à but non lucratif, puisqu’il s’autofinance à hauteur de près de la moitié de ses dépenses, en offrant une variété de services dont l’emblématique service généalogique.

Comme prévu, le Centre a reçu depuis son ouverture des quantités importantes d’archives qui s’étaient accumulées pendant des décennies au sein de divers organismes. Pour réduire cet arriéré de documents en attente de traitement, il a entrepris d’accroître son fonds de dotation, qui a dépassé 1,5 million $ l’an dernier. En retour, la SHSB s’est engagée auprès des donateurs à utiliser les intérêts générés par ce fonds pour rendre accessibles ces abondantes archives.

La création du Centre du patrimoine a assuré un objectif central des fondateurs : l’enracinement des archives de la francophonie manitobaine dans le milieu qui les a vues naître. Elles alimenteront les prochaines générations qui voudront mieux se connaître pour forger leur avenir. Aujourd’hui, il convient de saluer tous ceux et toutes celles qui ont travaillé sans relâche à rendre ce formidable évènement possible il y a 25 ans.

(1) Voir l’historique de la création du Centre du patrimoine rédigé par l’ancien directeur général de la SHSB, Gilles Lesage, au https://shsb.mb.ca/historique-du-centre-du-patrimoine/