Ce n’est pas un adieu. Mais un au revoir pour celle qui s’occupe de la Coalition et des Centres de ressources éducatives à l’enfance (CRÉEs). « Même si je pars, je vais certainement faire du mentorat et des petits contrats pour aider autant que je peux. »

À la fin mars 2024, Joanne Colliou laissera derrière elle 20 ans de sa vie à la Coalition, une étape difficile. « C’est un gros morceau de ma vie. Mais je crois que c’est le temps de passer le bâton à d’autres personnes pour apporter de nouvelles idées. Je voulais quitter plus tôt que ça, avec la pandémie je suis restée un peu plus longtemps que je le voulais. C’est un bon temps pour quitter autant pour moi que pour l’organisme. Il y a une jeunesse avec beaucoup d’idées et je veux laisser la place à cette jeunesse. »

Aujourd’hui, il existe 17 CRÉEs un peu partout au Manitoba et l’objectif a toujours été d’offrir des espaces en français pour les parents avec leurs enfants. Joanne Colliou souligne « le plus grand dossier a été de créer une équité dans les services en français pour que les parents soient les premiers éducateurs de leurs enfants. Les CRÉES ont pu faire ceci dans les communautés. Mais encore cinq communautés francophones ne sont pas desservies : Thompson, Saint-Lazare, Saint-Claude, Laurier et Transcona. »

Une relation de plus en plus complexe

Car pour desservir les communautés, il faut de l’argent. Un cheval de bataille depuis toujours pour Joanne Colliou. « Nous sommes sans cesse en train de chercher plus de fonds pour répondre aux besoins. Depuis 2009, nos fonds stagnent alors que les besoins augmentent. Nous avons alors répondu aux besoins avec le même montant d’argent. Ce qui a forcément réduit le nombre de services.

« Nous avons estimé que nous aurions besoin 1,1 millions $ pour desservir nos 22 communautés et nous recevons actuellement 465 000 $. »

Il faut aussi souligner que les besoins des parents ont beaucoup évolué au cours des 20 dernières années. « Il y a beaucoup plus de stress sur les parents, la santé mentale est un enjeu surtout depuis la pandémie, il y a aussi le besoin d’être entouré pour élever un enfant alors que certains ne le sont pas nécessairement. Chaque CRÉE est donc à l’image de sa communauté et à ses besoins. »