Au Centre récréatif Notre Dame, la Ville de Winnipeg attendait une vingtaine de personnes, c’est finalement plus d’une cinquantaine de personnes qui se sont réunies pour apporter réflexions et propositions à propos de l’ancien hôtel de ville et l’ancienne caserne de pompiers de Saint-Boniface.
Réparties sur plusieurs tables, les personnes présentes ont pu répondre aux questions de la Ville et ont participé aux ateliers de discussion. La soirée était animée par Nicole Young, directrice des services en français de la Ville de Winnipeg, accompagnée de deux fonctionnaires de la Ville unilingues anglophones.
Très vite, certains participants ont alerté les organisateurs du risque d’avoir une soirée qu’en anglais alors que la majorité des participants s’exprimaient en français. D’autres ont aussi pointé le sondage en français présenté par la Ville. En effet, toutes les questions ne sont pas en français et ont été laissées en anglais. « Évidemment, la Ville peut toujours s’améliorer. Mais les représentants qui étaient là ont participé de manière très sincère. Ils ont beaucoup appris ces dernières années. Donc oui, ces questions doivent avoir lieu en français pour ceux et celles qui le désirent. Mais, il y a aussi des anglophones à qui l’on doit être mesure de parler », nuance le directeur général adjoint de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) Jean-Michel Beaudry.
Explorer les options
Malgré tout, la soirée a suivi son cours sans problème. Les deux heures d’échanges ont notamment tourné autour des options proposées :
– La Ville vend le bâtiment au plus offrant.
– La Ville vend le bâtiment à un organisme communautaire pour un coût réduit, plutôt que de considérer le profit comme un facteur principal.
– La Ville loue le bâtiment au plus offrant.
– La Ville loue le bâtiment à un organisme communautaire qui ne paie que les frais d’entretien.
– La Ville conclut un bail à long terme (contrat de location) avec un organisme communautaire pour gérer les bâtiments.
La plupart des participants semblaient d’accord pour que les biens restent publics et que la Ville, propriétaire des bâtiments, conserve des responsabilités. La solution du bail à long terme, appuyée notamment par Walter Kleinschmit, secrétaire des Ami.e.s du carré civique de Saint-Boniface (ACCSB), a aussi été mentionnée à plusieurs reprises par les participants. « C’est une solution que j’ai longtemps poussée. C’est quelque chose qui fonctionne, même s’il faudra mieux préciser les contours d’un bail à long terme. Pour moi, ça établit une relation entre deux parties qui sont égales dans la négociation. »
L’appui du gouvernement provincial
Aussi interpellé dans ce dossier du Carré civique, le gouvernement provincial va rester très attentif au déroulé de ces consultations, comme l’explique Robert Loiselle, député de Saint-Boniface. « Notre gouvernement est très au courant de ce dossier. J’en ai parlé avec Glen Simard, entre autre ministre du Patrimoine et des Affaires francophones, et aussi avec le Premier ministre, Wab Kinew. On attend de voir dans quelle direction les choses vont se lancer. Dès qu’on sait ce que la communauté veut, la Ville agira. Et nous, on appuiera de concert avec la Ville et le Fédéral pour faire avancer le dossier dans la direction choisie par la communauté. »
Nicole Young a rappelé que « la Ville a besoin d’écouter la communauté, et c’est ce qui a été fait ce soir. » La directrice des services en français a aussi annoncé qu’à date déjà 500 personnes ont répondu au sondage en ligne de la Ville.
Les prochaines consultations auront lieu en virtuel en français le 24 janvier et anglais le 25 janvier.