C’est l’une des questions à laquelle devra répondre une commission d’enquête publique canadienne qui entame lundi cinq jours d’audiences, promettant de faire la lumière sur des accusations “très graves”.
Ministres, responsable du renseignement, experts : des dizaines d’auditions sont prévues pour tenter de faire la lumière sur un scandale politique qui secoue le Canada depuis plus d’un an, Ottawa étant accusé d’avoir fermé les yeux sur de supposées “ingérences” chinoises, notamment lors d’élections en 2019.
“L’ingérence étrangère dans nos institutions démocratiques est un problème très sérieux”, a déclaré Marie-Josée Hogue, la juge qui préside l’enquête publique, dans ses propos d’ouverture.
Elle a ajouté qu’elle “ferait tout son possible pour comprendre la situation et comprendre ce à quoi le pays a été confronté, et à quoi il pourrait encore être confronté.”
Ces soupçons d’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales au Canada en 2019 et 2021 ont mis le gouvernement de Justin Trudeau sous pression des partis d’opposition.
La Chine a toujours formellement nié toute intervention, évoquant des “calomnies”.
La commission se penchera également sur des soupçons d’influences indienne ou russe dans le pays et doit rendre un rapport intermédiaire début mai avant de conclure à la fin de 2024.
Pour Guy Saint-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine, le gouvernement “aurait dû réagir beaucoup plus rapidement”.
“Ce qui est en jeu ici, c’est notre démocratie et la protection de nos valeurs. On ne peut pas permettre à une puissance étrangère d’interférer”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Il a ajouté que les fuites de documents secrets, à l’origine du scandale, étaient probablement le résultat du “mécontentement des responsables du renseignement face à l’absence d’une action rapide.”
D’autres audiences sont prévues au mois de mars.
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait indiqué en septembre qu’il était prêt à venir témoigner devant la commission pour “que les Canadiens sachent exactement tout ce que le gouvernement a fait” et pour évoquer les “défis auxquels nous continuons de faire face dans nos démocraties”.
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