On a peut-être même franchi le pic du charbon en 2023, et les énergies renouvelables pourraient le surpasser dès 2025.
On parle bien ici de la production d’électricité, ce qui n’inclut pas le secteur des transports, principal contributeur aux émissions de gaz à effet de serre.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans un rapport publié en janvier sur les tendances 2024-2026 en matière d’électricité, va plus loin encore que dans ses rapports précédents. Alors que dans son état annuel de l’énergie (World Energy Outlook), en novembre dernier, elle écrivait prudemment que « le charbon, le pétrole et le gaz » combinés pourraient atteindre un sommet de production « avant 2030 », elle s’aventure cette fois à prédire que, pour ce qui est du charbon, ses meilleures années sont possiblement déjà derrière lui.
Et ce, alors même que l’Asie continue d’en consommer beaucoup. En fait, la demande record de 8,53 milliards de tonnes de charbon, atteinte en 2023, l’a essentiellement été à cause de la hausse en Chine, en Inde et en Indonésie — ce que notait aussi l’AIE le 15 décembre. Partout ailleurs, la demande décline : de 23 % en Europe et de 21 % aux États-Unis.
En fait, d’autres ont été plus optimistes que l’AIE. Dans un rapport publié en décembre, la firme britannique de consultants en énergie Ember affirmait, elle, que la part de l’électricité mondiale produite par les carburants fossiles avait possiblement été atteinte depuis 2022. Et que la croissance des énergies éoliennes et solaires en 2022 avait répondu à 80 % de la croissance mondiale des besoins en électricité.
Dans son rapport de janvier, l’AIE prédit qu’aussi tôt qu’en 2026, la moitié des besoins en électricité pourraient être comblés par les énergies renouvelables — ce qui, dans ses calculs, inclut le solaire, l’éolien et le nucléaire.
S’il s’avère que le pic du charbon est vraiment derrière nous et que celui des carburants fossiles pour produire de l’électricité est vraiment tout près, c’est d’autant plus une percée que cela se produit dans une période où la demande en électricité croît rapidement : non seulement avec la croissance économique dans les pays en voie de développement — en plus de la Chine — mais aussi avec le passage aux véhicules électriques.