De bonnes nouvelles pour le tourisme et l’économie.

C’est la compagnie aérienne United Airlines qui a annoncé le retour de ces liaisons à Winnipeg. La fréquence prévue pour ces vols est d’un par jour. Ces vols étaient interrompus depuis le début de la pandémie de la COVID-19.

« En discutant avec les Manitobains, nous avons appris à quel point ces liaisons leur avaient manqué. La demande de vols sans escale vers Chicago et Denver est forte, non seulement de la part de ceux qui souhaitent voyager autour du monde, mais aussi de la part des entreprises locales qui recherchent de nouvelles opportunités pour contribuer à alimenter notre économie », explique Michel Rosset, gestionnaire des communications de l’aéroport Richardson, tout en précisant que les vols entre Winnipeg et Chicago ou Denver peuvent désormais être réservés.

Parmi les bénéficiaires de ces liaisons, l’aéroport de Winnipeg pense notamment à l’industrie manitobaine de la chasse et de la pêche. C’est ce que confirme Pit Turenne, propriétaire de gîte et directeur général d’Aikens Lake. « Ces envolées-là vont rendre la vie beaucoup plus facile à nos client.e.s et à tous les clients de cette industrie. Ces dernières années, pour que le monde vienne nous visiter, il fallait vraiment le vouloir. Les gens devaient passer par Toronto, Calgary ou Minneapolis. Puis les horaires des vols n’étaient pas toujours pratiques. »

Pit Turenne, aussi membre du conseil d’administration de Voyage Manitoba, a remarqué un impact immédiat après ces annonces. « Le jour après la publication de ces nouvelles informations, on a reçu un message d’un groupe de Chicago qui voulait confirmer un voyage pour cet été. C’est un groupe qui était déjà venu, mais qui ne comptait pas revenir justement à cause de la difficulté du voyage. Mais avec ces nouveaux vols, ça a tout changé pour ces personnes. »

Une clientèle américaine majoritaire

Dans le parc provincial d’Atikaki, Aikens Lake propose notamment des expériences de pêche à la mouche. Pour l’entreprise, les clients américains représentent 60 % de sa clientèle. Des chiffres qui vont dans le sens de ceux de Voyage Manitoba, qui explique que 57 % des clients des services de pêche en pourvoirie et 89 % des clients des services de chasse en pourvoirie de la province sont Américains. « Nous autres, on est un peu différent, on a aussi réussi à bâtir une belle clientèle canadienne, mais c’est vrai que dans notre secteur, la grande majorité de la clientèle vient des États-Unis. »

Selon Pit Turenne, c’est avant tout la tranquillité et le cadre offerts par les lacs du Manitoba qui donnent envie aux Américains de passer du temps dans la province. « Être sur un lac isolé sans beaucoup de trafic est une chance. Je pense à du monde qui vient de Minneapolis. En voyant le lac Aikens, ils me demandent combien de bateaux il y a. Je dis : À peu près 12, ce sont tous nos clients. Ils me répondent : Nous autres, sur le lac Minnetonka, il y a comme 8 000 à 10 000 bateaux! Donc être isolé dans la nature, avoir une bonne pêche, ça rend la destination au Manitoba exceptionnelle. »

Avec Chicago et Denver, ce sont donc six destinations américaines (1) vers lesquelles les voyageurs pourront aller à l’année longue. Ce qui représente un record dans l’histoire de l’aéroport de Winnipeg. Pit Turenne s’attend donc à une belle année, alors que la saison d’Aikens Lake reprendra le 25 mai. « On a eu deux saisons exceptionnelles en 2022 et 2023. Ça a l’air que cette année est bien partie aussi. Je sais que pour certaines pourvoiries qui misent beaucoup sur la clientèle américaine, tout n’est pas encore revenu au niveau pré-pandémique. Mais ces annonces vont beaucoup aider. »

Aikens Lake compte en moyenne 650 client.e.s, mais ces dernières années, c’est au-dessus de 850 visiteurs.ses que l’entreprise touristique a reçus. « C’était fou les deux dernières années! », estime Pit Turenne.

Les retombées du tourisme

Des bonnes nouvelles pour le tourisme et l’économie, qui vont aussi dans le sens de récentes données de Statistique Canada. En effet, en novembre 2023, 300 400 résidents de pays d’outre-mer (2) avaient voyagé au Canada, en hausse de 29,6 % par rapport à 231 700 en novem-bre 2022, ce qui représente 93,1  % du nombre enregistré en novembre 2019 (322 800), avant la pandémie.

Quant aux résidents américains, 1,2 million de voyages au Canada ont été effectués en novembre 2023, en hausse de 17,7 % par rapport aux 1 million de voyages effectués en novembre 2022. « On ne reconnaît pas assez l’impact du tourisme. Le tourisme n’est pas que bon pour des pourvoiries comme la nôtre. Il y a aussi les hôtels autour, les restaurants, les festivals. Et ça n’impacte pas que les villes, on espère avoir du monde dans les destinations au rural. Il y a toutes sortes de retombées positives. »

Pour de prochaines destinations, Pit Turenne, d’un point de vue touristique et aussi pour les affaires, aimerait des liaisons vers l’est des États-Unis, notamment New York. « Une connexion directe avec l’Europe serait aussi appréciée. Dans tous les cas, c’est excitant de voir l’ouverture de ces nouvelles options », conclut-il.

(1) Les autres destinations sont Los Angeles, Las Vegas, Minneapolis et Atlanta.

(2) Les pays d’outre-mer désignent les pays autres que le Canada et les États-Unis.