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Pour promouvoir la diffusion des savoirs dans leur langue au sein d’un milieu où l’anglais domine. Dans l’épisode consacré à l’Acfas-Manitoba du balado Le savoir et le dire, produit par l’Acfas, trois universitaires témoignent de leurs motivations à poursuivre cette mission.
Depuis plus de 30 ans, les membres de l’Acfas-Manitoba s’investissent activement dans la diffusion des savoirs en français auprès des Franco-Manitobains.
Selon Patrick Noël, professeur d’histoire à l’Université de Saint-Boniface et actuel président de l’Acfas-Manitoba, la vulgarisation de la recherche contribue à la « sociabilité savante, c’est-à-dire que c’est une occasion pour des gens, à la fois dans le milieu universitaire, mais aussi dans le milieu communautaire, de se rencontrer, de pouvoir échanger ».
Il est d’avis que la recherche en français en contexte minoritaire constitue un élément essentiel à la préservation de l’identité linguistique et culturelle des francophones au pays.
« La langue, ce n’est pas seulement un outil, un simple médium de communication. C’est beaucoup plus que ça. C’est un aspect essentiel de son identité, indique le chercheur. C’est un aspect essentiel également de toute culture, de toute communauté. Pour moi, ça va de soi que publier dans sa langue ne devrait jamais être un obstacle. »
Son collègue Ibrahima Diallo, professeur de microbiologie à l’Université de Saint-Boniface, abonde dans le même sens. Le chercheur a toujours été très proactif dans la communication des savoirs en français dans la communauté franco-manitobaine.
« Transmettre des connaissances à une communauté, c’est amener les gens à s’intéresser à la science et [c’est] enlever le mythe que la science ne peut se faire qu’en anglais », précise le cofondateur de l’Acfas-Manitoba.
Le savoir et le dire : itinéraires de la recherche en français
L’Acfas et ses six sections régionales présentent le balado Le savoir et le dire : itinéraires de la recherche en français. La série propose un voyage d’ouest en est en six épisodes pour explorer les défis, les avancées et les espoirs de la communauté scientifique francophone au pays.
Tous les épisodes se trouvent sur acfas.ca et sur votre plateforme de baladodiffusion préférée.
Contribuer au bien commun en français
Même si Diane Tshikudi poursuit ses études doctorales en immunologie en anglais à l’Université du Manitoba, à l’instar de plusieurs de ses collègues bilingues, elle ne se limite pas à des communications unilingues anglaises. Ses objectifs sont d’atteindre le plus grand public possible et de nouer une diversité de collaborations avec d’autres scientifiques partout dans le monde.
« En Afrique, il y a tellement de pays qui sont francophones et où on ne parle pas du tout l’anglais. Par exemple, en immunologie, on fait beaucoup de recherches sur les maladies infectieuses, comme la malaria [qui] touche beaucoup de pays tropicaux qui sont francophones en Afrique », précise-t-elle.
La prédominance de l’anglais dans la recherche universitaire s’explique par des raisons historiques et politiques, soutient Patrick Noël. « Ça ne veut pas dire qu’on doit l’accepter pour autant », affirme l’historien.
« Il faut se rappeler que le but premier de la recherche, c’est de contribuer au bien commun. Comme chercheurs, pour des raisons professionnelles, on doit publier, faire de la recherche, mais le but ultime, c’est de contribuer au bien commun et parfois, ça pose des défis », renchérit Patrick Noël qui rappelle que cette contribution se trouve au cœur des activités de l’Acfas-Manitoba.
Se permettre de voir grand
« Ce qui me motive, c’est le fait de pouvoir transcender les barrières linguistiques », avoue Ibrahima Diallo, qui a grandement contribué à la visibilité de l’Acfas-Manitoba. Au fil des ans, il a régulièrement participé à des chroniques radiophoniques à la radio communautaire de Saint-Boniface et à la radio locale d’ICI Radio-Canada.
« Je me suis dit : “Nous sommes petits, mais nous pouvons aussi jouer dans la cour des grands.” »
L’utilisation des canaux de communication connus de la communauté franco-manitobaine a notamment permis à l’Acfas-Manitoba d’organiser des conférences pour le grand public.
« Vous prenez des exemples qui ont défrayé la chronique à l’époque comme le clonage de Dolly. C’est quelque chose qui a fait le tour du monde. Alors on a organisé un grand colloque ici avec des étudiants qui présentaient chacun une partie. […] Alors ça, c’était pour moi un succès extraordinaire », raconte fièrement Ibrahima Diallo.
Les chercheuses et chercheurs membres de l’Acfas-Manitoba entretiennent toujours une relation étroite avec la communauté pour faire rayonner les savoirs. Leur engagement, depuis plus de 30 ans, a porté ses fruits et est assuré par une relève qui s’investit à son tour à renforcer les savoirs en français au Manitoba.