C’était une promesse de campagne qu’avait faite le Nouveau Parti démocratique : rétablir le poste de sous-ministre adjoint au Bureau de l’éducation française (BEF). C’est désormais chose faite puisque le gouvernement vient d’annoncer que René Déquier prendra le poste d’ici le 15 août.
Depuis 2010, René Déquier assure le poste de direction générale adjointe à la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM). Originaire de Sainte-Anne, il a été enseignant en immersion puis directeur d’école au sein de la DSFM. Ce dernier évolue au sein de la DSFM depuis une vingtaine d’années.
Une carrière en éducation
Pour René Déquier, ce poste est une continuité de ce qu’il a pu connaître à la DSFM. « Pour moi, c’est un cheminement naturel. J’ai commencé comme enseignant, je trouvais que des choses pouvaient être améliorées alors je suis devenu directeur d’école et pour les mêmes raisons j’ai voulu travail au bureau divisionnaire. Tout au long de ce parcours, j’ai eu une motivation : je crois fermement à l’importance de l’éducation dans une société. Après plus de 30 ans dans le domaine, on voit nos élèves partout : avocats, policiers, infirmières, médecins. Avoir la chance d’améliorer notre système d’éducation, c’est quelque chose qui m’allume le matin. »
C’est donc un allié à la division scolaire qui va prendre ce poste comme le souligne Alain Laberge, directeur général de la DSFM. « C’est un plus pour la DSFM. Monsieur Déquier cumule des années d’expérience en enseignement, en direction d’école et en direction générale adjointe de la division scolaire. S’il y a quelqu’un qui est bien au fait sur ce qui s’est passé en éducation francophone depuis la création de la DSFM, c’est monsieur Déquier.
« Nous pensons que le fait que le nouveau sous-ministre adjoint ait une connaissance accrue des besoins de la DSFM, nous permet de croire qu’il n’y aura pas besoin de repartir à zéro dans nos relations. »
Déjà quelques dossiers pour René Déquier
Si la prise de poste se fera le 15 août, René Déquier sait d’avance qu’il lui faudra découvrir les rouages du BEF. « Je vais voir comment fonctionne le Bureau de l’éducation française. Comme partenaire, nous avons eu la chance de voir leur travail. Mais il faudra certainement que je découvre le système provincial.
« Au niveau de l’éducation française, un des dossiers importants est le manque d’enseignants et d’auxiliaires. C’est quelque chose qu’on attend partout autant à la DSFM qu’à l’immersion. »
Bien qu’ayant fait carrière à la DSFM, René Déquier reconnaît toute l’importance des écoles d’immersion. « Il y a très longtemps, j’ai commencé comme enseignant d’immersion. Avec la DSFM, nous avons eu la chance d’échanger sur plusieurs dossiers et partager sur des défis. L’immersion ne me sera pas complètement étrangère. Je vais pouvoir compter sur l’appui de relations tissées au fur et à mesure des années. Nous travaillons tous dans l’objectif de développer le bilinguisme chez nos élèves. »
Du côté de la DSFM, Alain Laberge a déjà quelques dossiers en tête dont il aimerait discuter avec le nouveau sous-ministre adjoint. « Nous allons continuer de pousser pour plus d’immobilisation, dès qu’une nouvelle école est construite, elle se remplie rapidement. Nous allons discuter de l’éducation virtuelle, du financement et des enjeux du quotidien. Par exemple, cette année, nous avons de nouveaux budgets pour la nutrition. C’est important de pouvoir briefer le ministère de l’Éducation sur les disparités entre le DSFM et les autres divisions scolaires, un enjeu que monsieur Déquier comprend et connaît. »
Formule de financement de la DSFM
Cette année, la DSFM espère voir la mise en place d’une nouvelle formule de financement pour la rentrée 2025-2026. Un dossier qui va certainement se retrouver dans les mains de René Déquier. « Une partie de la formule de financement est directement liée aux fonds fédéraux qui transitent par le Bureau de l’éducation française. Donc nous aurons effectivement des discussions avec lui à ce sujet. En fonction des dossiers que le sous-ministre va lui donner, on espère que monsieur Déquier va pouvoir indiquer, encore une fois, la complexité de fournir une formule de financement à la DSFM qui répond à ses besoins. »
Si la DSFM espère pouvoir faire avancer des projets rapidement grâce à cette prise de poste, Alain Laberge tient aussi à remercier les acteurs qui ont soutenu l’éducation en français en l’absence d’un poste de sous-ministre adjoint. « Je voudrais remercier la sous-ministre adjointe, Janet Tomy, qui avait le dossier de l’éducation francophone, pour son appui à l’éducation en français. Merci aussi à Kassy Assié pour son implication au Bureau de l’éducation française qui va certainement continuer. »
Un travail avec les partenaires communautaires
Tout au long de sa carrière, René Déquier s’est aussi impliqué à tisser des liens avec des partenaires communautaires. Un élément qu’il souhaite amener à son nouveau poste. « À la DSFM, nous travaillons avec un réseau solide de partenaires variés : petite enfance, économique, post-secondaire, santé, etc. Il y a des organismes qui appuient ces domaines. Et c’est quelque chose que je vais regarder pour l’amener au niveau provincial également. »