Dans une période de questions le 12 mars, Wayne Ewasko a soutenu que les parents et les tuteurs légaux devraient absolument être informés si un enfant souhaitait changer de pronom à l’école.
Dans une entrevue accordée à nos confrères du Globe and Mail et publiée le même jour, ce message a été renforcé. Wayne Ewasko a déclaré qu’il souhaitait que les parents puissent prendre part à ce qui se passe dans les salles de classe.
Une déclaration inhabituelle d’après le professeur adjoint en sciences politiques à l’Université de Winnipeg, Félix Mathieu. « J’ai été assez surpris de voir le chef par intérim de se prononcer en la matière. Son rôle actuellement est de ne pas créer de vague. Il est en poste jusqu’à l’automne prochain. Il est là pour assurer une forme de stabilité. Et le voir, prendre position ainsi, c’est mettre la charrue avant les bœufs. Il commet le parti en se positionnant sur cet enjeu.
« Il faut dire aussi que cet enjeu a été plus que divisible au sein du parti. Et il n’a pas participé au succès du Parti progressiste-conservateur au dernier scrutin. »
Alors, comment expliquer ce commentaire? Là encore Félix Mathieu émet plusieurs hypothèses. « On regarde du côté de la Saskatchewan, de l’Alberta, on voit que c’est quelque chose qui fonctionne très bien. Mais l’électorat manitobain n’est pas le même que le reste des Prairies. Et justement, sur cet enjeu, on risque de prêter flanc à la critique de la part du Nouveau Parti démocratique qui a développé tout un argumentaire contre cet enjeu. De plus, le gouvernement a développé plusieurs outils, notamment avec un projet de loi pour neutraliser l’écriture genrée. Par exemple, dans les contrats de travail, on ne dira plus la travailleuse ou le travailleur, mais la personne employée. »
Une élection pour la direction du parti
Depuis la mi-janvier, Wayne Ewasko assure l’intérim comme chef du Parti progressiste-conservateur à la suite de la démission d’Heather Stefanson à ce poste. Elle reste néanmoins députée pour la circonscription de Tuxedo.
Aucune date n’a été annoncée qu’à une élection au sein du parti. Félix Mathieu estime que rien ne bougera avant l’automne. « Si on suit la trame narrative du Parti PC, on comprend que l’automne prochain risque bien d’être le moment où on verrait un nouveau leader. Ça pourrait être plus tard. Mais difficilement plus tôt. Il faut dire qu’on ne se bouscule pas pour être le prochain chef.
« Si on pense à des candidats comme Obby Khan, est-ce qu’on a envie de devenir chef d’un parti qui est dans l’Opposition pour les trois prochaines années? Et possiblement pour quatre années encore par la suite? Pour quelqu’un comme Obby Khan, il faut se poser la question d’à quel point on a envie d’être dans l’Opposition. Il pourrait être courtisé au Fédéral. »