En règle générale, au Manitoba, la saison de compétition de ski de fond débute avec les premières neiges, début décembre, et se termine à la fin du mois de mars.
Ainsi, ce dimanche 24 mars se tiendra la Pajama pants poutine bowl classic sprints. Plusieurs sprints de ski nordique sont prévus, sur une distance comprise entre 400 et 600 mètres, et ce, malgré l’absence de neige.
En effet, il a fallu trouver une solution afin de maintenir l’évènement : la neige artificielle.
Sur le plateau du parc Windsor, ce jeudi 21 mars, deux tracteurs prélèvent et répartissent de la neige artificielle d’un monticule immense. Une chenille, plus loin, fait des tours en boucle sur ce qui sera le trajet des skieurs afin de bien aplatir la neige.
C’est Laurie Penton, directeur du centre nordique de Windsor, qui est au volant de la chenille. « C’est la première fois que nous avons vraiment créé une piste de ski avec de la neige artificielle, explique-t-il. Nous avons travaillé dessus pendant quelques années pour être prêts à produire de la neige. Mais cette année a vraiment accéléré les choses. »
Cela fera une semaine tout pile au moment de la course que Laurie Penton et son équipe travaillent à la création de la piste qui accueillera les skieurs. Sans savoir combien exactement, le directeur indique que la pile de neige artificielle dans laquelle les tracteurs creusent fait « plusieurs mètres cubes », et suffira largement pour une piste d’environ 1 kilomètre. « Pour créer autant de neige, le canon à neige a fonctionné pendant 17 heures. »
Techniquement, pour faire de la neige artificielle, les canons ont seulement besoin d’eau et d’air comprimé. Pour l’occasion, la province a accordé un permis au centre nordique pour prélever l’eau de la rivière Seine. Mais Laurie Penton fait valoir que cela s’accompagne tout de même de certaines dépenses. « C’est une opération coûteuse. Un canon à neige coûte entre 50 et 60 000 $, il y a le prix de l’électricité et après il faut encore manœuvrer les machines pour déplacer la neige et préparer le chemin. Soit des coûts de main-d’œuvre et d’essence. »
L’un des autres défis auxquels le directeur du centre et son équipe doivent faire face, c’est de ne pas abimer le cours de golf sur lequel se déroule la course. Il faut donc s’assurer que la couche de neige sur laquelle se déplacent les machines soit assez épaisse.
Si l’opération reste quelque peu laborieuse, elle offre tout de même certains avantages, en particulier lorsque la saison hivernale se fait capricieuse. « La neige artificielle peut apporter de la stabilité à notre saison. Il y a de nombreux programmes de clubs et de groupes qui utilisent le parc. Nous pourrions garantir leur fonctionnement si nous pouvons assurer qu’il y aura de la neige. »
Pour ce qui est de la neige en elle-même, La Liberté n’a pas su faire la différence en marchant dessus. Laurie Penton assure en revanche que la neige artificielle est « plus dense » que la neige naturelle.