Par Simon Laplante.
Voici quelques suggestions pour René Déquier, le futur responsable du BEF en ce qui concerne l’éducation française au Manitoba.
Certification des enseignants hors province
Comme nous avons besoin de plus en plus d’enseignants, notre province se tourne vers l’immigration pour aller chercher de futurs enseignants et des enseignants hors province et à l’extérieur du Canada. Pour plusieurs des enseignants qui nous viennent de l’extérieur, le processus de certification est extrêmement restrictif. Les acquis, les compétences et les diplômes de ces enseignants ne sont pas reconnus selon leur juste valeur. Trop souvent ces enseignants doivent retourner aux études et vivre sur une échelle salariale nettement inférieure à leurs compétences. Dans le contexte où nous avons une pénurie d’enseignants, le BEF devra certainement aider le bureau de la certification à faire des changements dans le processus de certification.
Intégration des enseignants venant de l’extérieur du Canada
De nombreux enseignants et futurs enseignants qui nous viennent de l’extérieur du Canada font face à des défis importants dans le processus d’intégration au système éducatif manitobain. Il y a d’abord la méfiance et les préjugés de certains membres de nos communautés. Ils doivent aussi souvent réévaluer leurs approches pédagogiques qui ne correspondent pas toujours aux attentes de nos étudiants et au fonctionnement de nos classes. Le BEF aura un rôle important dans le soutien des commissions scolaires et de la faculté de l’éducation de l’USB pour assurer une intégration réussie de ces enseignants qui apportent avec eux une richesse culturelle et linguistique exceptionnelle.
École franco-manitobaines, d’immersion et français de base
Nos écoles et commissions scolaires qui offrent des programmes pour l’apprentissage du français font face à des défis uniques que cela soit dans la programmation, le support des élèves et l’accès à des ressources adéquates et appropriées. Par exemple, de plus en plus de familles immigrantes récentes inscrivent leurs enfants en immersion. Dans le programme anglais, il existe des postes comme spécialistes pour English as Another Language (EAL). Il n’y a pas de tels postes de spécialistes pour Français comme autre Langue (FAL) dans nos programmes d’immersion. Nos programmes de français de base sont trop souvent enseignés par des titulaires qui ne parlent pas ou peu le français. Nos écoles franco-manitobaines en milieu rural font face à un sérieux manque de suppléants et d’enseignants.
Le système éducatif du Manitoba comme partout au Canada fait face à de nombreux défis. Ces défis sont particulièrement criants au niveau de nos programmes francophones. Le BEF aura besoin de bien comprendre les particularités, défis et similarités de chaque programme. Le BEF aura un rôle de leadership absolument crucial dans le développement de politiques et de ressources appropriées pour tous nos programmes de français. Encore plus important, le BEF doit être à l’écoute de tous ses partenaires du système éducatif dans le but d’établir des liens durables et productifs.