Cette année, la Fondation émergence, qui est à l’origine de la création de cette journée, a décidé de lancer une campagne sur le thème de Dénoncer les idées dépassées.
À cet égard, son directeur général, Laurent Breault donne un peu plus de contexte. « Depuis un an ou deux, on voit vraiment une montée des violences, de lois discriminatoires, de discours violents à l’égard de la communauté 2ELGBTQIA+. C’est quelque chose qui nous préoccupe énormément.
« Cette campagne vise vraiment à dénoncer les idées dépassées à l’origine de cette violence. Et surtout à alerter les allié.e.s sur la question. »
Parmi les outils développés par la Fondation émergence se trouve notamment « l’agenda LGBTQphobe », un clin d’oeil aux discours haineux. « On entend parfois que les communautés LGBTQ+ auraient un agenda. Nous retournons l’argument en démontrant qu’en 2023, il y a eu quasiment un discours violent par jour à l’égard des personnes LGBTQ+. Il y a bien un agenda LGBTQphobe. »
Un contrecoup nécessaire
Pour Laurent Breault, cette montée de la haine est malheureusement un constat de plusieurs luttes. « C’est véritablement le contrecoup des progrès sociaux. L’association ILGA World a mené des études qui montraient que de façon générale, quand les droits sociaux progressent dans le monde, il y a une réaction. Cette réaction se traduit par de la discrimination, de la violence, de la désinformation. Définitivement, nous sommes dans ce moment de contrecoup.
« Cependant, je reste optimiste parce que le mouvement féministe a vécu la même chose. Il faut se doter de beaucoup de sensibilisation et d’éducation. Mais, j’ai l’impression que c’est un détour obligatoire. »
En effet, plus au sud, chez nos voisins états-uniens, plus de 100 projets de loi ont été déposés contre les droits des personnes LGBTQ+. Un phénomène qui influence forcément le Canada comme le suggère Laurent Breault. « Il y a quelques signaux rouges au Canada. Il y a en effet une montée des crimes haineux envers les personnes LGBTQ+. Par ailleurs, l’Alberta et le Nouveau-Brunswick ont partagé des avis tranchés sur les jeunes transgenres. »
Il semble donc important de rester prudent. Par exemple, en 2023, la firme Ipsos a mené un sondage qui a montré que le soutien envers le mariage pour tous au Canada avait diminué. Il est passé de 73 % à 69 %, ce qui marque tout de même un certain recul. Laurent Breault souhaite donc que cette journée aide à la sensibilisation. « Une fois que l’on retire des droits à un certain groupe de la population. Il n’y a pas de retour en arrière et il y a davantage de risque de retrait de droits pour d’autres groupes de la population. »