Voilà un an, en juin dernier, la DSFM avait adopté une directive administrative, entrée en vigueur en septembre, pour interdire à l’école le cellulaire ou les appareils électroniques pour les élèves de la maternelle à la 8e année. Pour les élèves de la 9e à la 12e année, les cellulaires devaient être utilisés uniquement pendant les pauses.
Une décision justifiée pour améliorer le bien-être et l’éducation des élèves. Alain Laberge tire un bilan positif de cette initiative. « Depuis septembre, le fait d’avoir une directive administrative a énormément aidé les enseignants et les enseignantes. Nous voulions essayer d’éviter au maxi- mum tous les éléments qui peuvent être synonymes de perturbation à l’apprentissage dans une salle de classe.
« Chez plusieurs élèves au secondaire, on a pu observer que c’était aussi un moyen pour eux de se sortir de l’hyperréactivité qu’exige le téléphone. On aurait tort de penser que les jeunes ont envie d’être toujours en mode réaction. Plusieurs élèves ont mentionné qu’ils étaient ravis de pouvoir couper le cellulaire entre 8h et midi. »
Des réactions positives
Si les réactions sont globalement positives, l’impact sur la salle de classe l’est tout autant, assure Alain Laberge. « Au niveau de la concentration, nous avons vu une différence énorme. Dans certaines écoles, les élèves laissent leur cellulaire dans des babillards avec des pochettes, d’autres ont des casiers ou d’autres disent le laisser dans leur sac.
« La concentration des élèves est parfois difficile à mesurer. Mais lorsqu’il n’y a plus l’élément téléphone, on parle d’étude prolongée sur des périodes de cours. »
Sur un total de près de 12 000 parents, la direction n’a reçu qu’une poignée de courriels, principalement pour connaître les démarches à suivre en cas d’exception.
Ceux qui avaient des craintes ont constaté qu’elles n’étaient pas toujours fondées. « Plusieurs parents dans différentes communautés ont souligné qu’ils pouvaient toujours joindre l’école et leurs enfants. Il y a toujours un accès direct à travers les adjointes administratives. »
Un poids en moins
Évidemment, la transformation ne s’est pas faite du jour au lendemain sans préoccupation. « Il y avait un certain scepticisme chez les parents. Dans certaines divisions scolaires, on l’entend encore : Ça ne marchera pas, on est obligé de faire la police. Mon expérience, sur les 10 derniers mois, c’est que la directive administrative a enlevé une certaine lourdeur sur les épaules du corps administratif et des enseignants. Ils peuvent se concentrer davantage sur des objectifs pédagogiques avec les élèves. Toutes nos écoles soutiennent cette directive administrative parce qu’elles ont vu la portée de celle-ci.
« Évidemment, dès qu’il y a un changement, nous essayons de manière pédagogique de répéter le message. Nous essayons de le faire deux fois par année, à l’occasion d’une conférence entre la direction de l’école et les élèves. »
Du fait de son mandat provincial, la DSFM a été aussi confrontée à quelques particularités de ses écoles, note Alain Laberge. « Pour les écoles qui n’offrent que les classes de la maternelle à la 8e année, il y a une compréhension homogène.
« C’est plus complexe dans les écoles qui offrent des classes de la maternelle à la 12e année, parce qu’il arrive que des élèves de M à 8 aient des grands frères ou des grandes sœurs avec un cellulaire auquel ils peuvent y avoir accès. Dans ces cas-là, c’est toujours plus complexe. Cela dit, l’idée est que le cellulaire ou l’appareil électronique doit encore servir à un but pédagogique. »
La DSFM va mener une consultation auprès de ses directions d’écoles afin de voir s’il y a des améliorations à apporter à cette directive administrative. Toutefois sa substance restera la même pour permettre d’établir des statistiques, précieuses comme le souligne Alain Laberge. « Nous allons pouvoir compter sur quelques années consécutives avec les mêmes critères afin d’avoir des données qui établissent l’influence que notre position a pu entraîner. »