Stéphanie Rouet est travailleuse sociale, notamment auprès d’Actionmarguerite. Elle s’occupe donc souvent d’aînés qui vivent avec des démences profondes. Pour elle, cette journée est aussi l’occasion de rappeler qu’œuvrer à la dignité de nos aînés est un travail qui se fait à longueur d’année.
En 2019, statistique Canada estimait qu’environ 128 000 personnes âgées avaient été victimes de violences. Les trois quarts ont été agressés physiquement.
Et si l’on associe souvent la maltraitance au personnel soignant, Stéphanie Rouet rappelle que certains membres de la famille peuvent adopter des comportements abusifs.
Il existe également plusieurs types de violence, psychologique ou d’exploitation. Et celles-ci, lorsqu’elles sont commises par la famille, sont parfois difficiles à déceler.
« Les aînés, s’ils sont maltraités financièrement par exemple, ne vont pas demander d’aide, explique Stéphanie Rouet. En particulier si l’extorqueur est un proche. Ils craignent que cette personne coupe les liens et les abandonne. Ils vont parfois ne rien dire pour ne pas attirer d’ennui aux membres de leur famille. »
Des moyens existent
Il existe en tout cas des systèmes au sein des centres de soins longue durée pour protéger les aînés. « En général nous, les travailleurs sociaux sommes à l’affut. Il y a des systèmes en place pour protéger et dénoncer des comportements abusifs. Par exemple il y a quelque chose que l’on appelle PPCO (Protection for Persons in Care). C’est un organisme auprès duquel on rapporte ce que l’on observe. »
D’autre part, une grande partie des résidents sont sous la tutelle du Curateur public général qui veille à la protection des personnes inaptes à la sauvegarde de leur autonomie et au respect de leurs droits.
« Dans ces cas, là, si un résident sous tutelle est agressé physiquement ou psychologiquement, le PPCO peut mener des enquêtes. On est redevable du bien-être de tous nos résidents. »
D’autre part, il existe aussi des politiques internes et des systèmes de whistleblowing.