Ce travail commencer après un large vote en faveur de la fusion de Caisse Groupe Financier avec Assiniboine Credit Union et Westoba Credit Union.

5 670 membres de Caisse Groupe Financier se sont exprimés, dont 83,14 % en faveur de la fusion qui nécessitait les deux tiers des votes exprimés pour être valide. Les résultats ont été rendus publics le 19 juin dans le cadre d’une AGE.

À partir du 1er janvier 2025, il n’y aura plus qu’une entité : Caisse Assiniboine / Assiniboine Credit Union. Cette Credit Union regroupera 216 000 membres qui auront accès à 50 centres de services.

Joël Rondeau, l’actuel président-directeur général de Caisse Groupe Financier depuis 2007, dont l’actif s’élève à 2 milliards $ est fort satisfait de la tournure des évènements. « Ce sont de bonnes nouvelles. Nous sommes contents, parce que beaucoup de membres se sont impliqués et qu’ils ont voté. Il y a eu un taux de participation élevé. Nous voulions vraiment qu’un maximum de membres décident de l’avenir de la Caisse. »

Taux de participation

Caisse Groupe Financier compte 35 000 membres, dont 30 000 étaient éligibles au vote sur la fusion. La participation a donc avoisiné 20 %. Joël Rondeau rappelle que « d’habitude, lorsque nous organisons de pareils votes, les taux de participation se situent autour de 1 % à 2 %. Cette fois-ci, c’était très élevé, ce qui est une très bonne chose ».

Du côté d’Assiniboine Credit Union, qui compte 140 000 membres, 5 % se sont exprimés (7 053 dont 89 % en faveur). Pour sa part, Westoba Credit Union, qui compte 41 000 membres, 4,72 % se sont exprimés (1 936 dont 88 % en faveur).

Le PDG affirme que le taux élevé de participation est le résultat d’un engagement de la part de Caisse Groupe Financier. « Nous avons fait beaucoup d’efforts pour communiquer avec les membres par différents moyens, que ce soient les portes ouvertes, l’information sur le site web, des courriels ou encore des appels pour les informer. C’est un travail qui s’est étalé sur plusieurs mois, parce qu’on voulait que nos membres s’impliquent dans la décision. »

Au sujet de potentielles fraudes, Joël Rondeau se veut particulièrement clair sur l’approche choisie. « Je ne commenterai aucune rumeur. Oui, y a eu des appels pour encourager les membres à s’informer sur la fusion et à voter. Mais la décision qu’ils ont prise est personnelle, c’était bien leur décision. »

Le sens de la coopération

Désormais commencent les démarches concrètes pour que la nouvelle entité soit opérationnelle au 1er janvier 2025. Aucun processus précis n’est encore en place, comme l’indique Joël Rondeau. « On débute juste la phase d’intégration. Je sais qu’il y a encore beaucoup de questions en suspens. Au fur et à mesure qu’on avance, on va partager de l’information. À ce point-ci, nous n’avons pas d’échéancier détaillé. C’est quelque chose qui va venir avec le temps.

« À l’heure actuelle, il existe trois équipes, trois systèmes informatiques, donc tout doit être arrimé. Ce sont des étapes qui vont être franchies dans les prochaines semaines et les prochains mois. »

Au fil des années, Caisse Groupe Financier a soutenu plusieurs initiatives communautaires, comme par exemple l’ouverture du Patio 340 du Centre culturel franco-manitobain. Joël Rondeau est confiant que de telles commandites continueront. « Sans être entré dans le détail avec mes homologues, ce qui est clair, c’est que nous sommes bel et bien encore une coopérative. Et que nous comptons continuer de redonner à la communauté. Parce que, que ce soit une Credit Union ou une caisse populaire, nous sommes là pour nos membres et nos communautés. 

« Notre engagement social va donc se poursuivre après la fusion. Je suis très confiant qu’on va continuer de soutenir des initiatives de notre communauté francophone. D’ailleurs, peut-être qu’on pourra même l’appuyer davantage, parce que la nouvelle entité aura plus de capacité financière. »

Place du français

Parmi les dossiers qui ont déjà fait partie des discussions entre les trois entités, deux ressortent : la place du français et l’avenir du bâtiment sur le boulevard Provencher. « Quand nous avons engagé les discussions, la chose la plus importante pour nous était de répondre aux besoins de nos membres, spécialement la capacité d’avoir des services dans la langue de leur choix. Nous nous sommes assurés que nos partenaires comprennent cet impératif. On va offrir des services dans les deux langues, parce qu’ils reconnaissent que nous sommes une province bilingue. 

« C’est pourquoi nous avons établi une politique de services en français détaillée qui fait partie des règlements généraux. Nous sommes confortables du fait que nous allons être capables d’offrir des services en français. »

Dans la politique de services en français, telle que détaillée dans la convention de fusion, il est établi que « les services en succursale de la Caisse populaire seront offerts en français dans les régions désignées francophones ». Les régions désignées francophones étant « des régions désignées au Manitoba où la population francophone est concentrée, tel qu’indiqué sur la carte ci-jointe en tant qu’annexe A de la présente politique, et où la Caisse populaire a des succursales physiques ». La carte est celle du gouvernement du Manitoba, les succursales actuelles devraient donc continuer d’offrir des services en français. 

En ce qui concerne les services électroniques, des services dans les deux langues devraient être disponibles, quelle que soit la région. Joël Rondeau compte bien s’assurer que les services en français restent, d’autant plus qu’il assumera des fonctions dans la nouvelle entité. 

Un CA avec des francophones

Pour autant, la convention de fusion ne prévoit aucune protection pour la langue de travail. À ce chapitre, Joël Rondeau reconnaît qu’il va y avoir « un peu de changements. Dans nos points de services, là où on offre des services en français, il est fortement encouragé que la langue de travail soit le français. Ça ne sera toutefois pas obligatoire ».

Les règlements généraux prévoient aussi la place des francophones au CA. Si un minimum de deux francophones est requis, Joël Rondeau assure que « la caisse, c’est une démocratie. Dans les règlements généraux, nous nous sommes assurés qu’il y ait un minimum de deux francophones. Mais il n’y a pas de maximum. Alors j’encourage fortement les francophones à se présenter au moment des élections. Parce que plus il y aura de francophones au CA, plus nous aurons la chance d’être mieux représentés comme communauté. Dans l’absolu, il pourrait y avoir 12 francophones au CA ».

Aucune date de rencontre du nouveau CA n’est encore prévue (1). 

Quant à l’utilisation de l’édifice sur le boulevard Provencher, des décisions doivent encore être prises. « Dans nos discussions, nous avons clairement indiqué que le bâtiment est important pour la communauté. On aimerait qu’il soit utilisé. Je suis d’ailleurs certain qu’on va le garder et l’utiliser. »

(1) Les administrateurs sont : Jim Abernethy, Jane Brown, Stéphane Dorge, Patrick Fortier, Don Johal, Jacqueline Keena, Crystal Laborero, Jeff Leclerc, Priti Mehta-Shah, Garnet McBurney, Alain Molgat et Darrel Nadeau.