96 objectifs étaient fixés dans le Plan d’action communautaire qui avait été développé en 2020 par un comité directeur de mise en œuvre constitué de 29 organismes de la francophonie manitobaine. 

65 objectifs ont pu être réalisés, comme ont pu le constater les quelque 50 personnes réunies le 19 juin dans la salle Antoine-Gaborieau du Centre culturel franco-manitobain (CCFM) à l’occasion du Forum de la francophonie.

La présentation a pris des allures de talk-show. En compagnie de Derrek Bentley, le vice-président de la Société de la francophonie manitobaine (SFM) et de Monique LaCoste, plusieurs acteurs de la francophonie manitobaine, dont le CCFM, Santé en français et La Liberté, se sont relayés sur la scène pour mettre en valeur leurs accomplissements dans le cadre du Plan stratégique communautaire.

Le Plan stratégique communautaire établi en 2016 se déploie autour de cinq grands axes (1). Il a pour objectif, entre autres, de consolider les bases et les acquis de la francophonie manitobaine et d’œuvrer à son développement et sa pérennité.

La collaboration au cœur de la formule

Le Plan d’action communautaire vise pour chaque année un certain nombre d’objectifs. Jean-Michel Beaudry, le directeur général adjoint de la SFM, affiche sa satisfaction : « Le taux d’accomplissement est de plus de 60 % pour les deux dernières années. Il y a aussi un haut pourcentage d’organismes qui indiquent que les objectifs ont été partiellement accomplis. »

Il s’agit maintenant de voir à la mise en place du prochain Plan d’action communautaire, puisque celui-ci prenait fin en 2023. Le prochain devrait prendre une forme un peu différente. 

C’est en tout cas ce que laisse entendre Derrek Bentley. « Je pense qu’il y a un consensus pour dire qu’identifier une centaine d’actions, c’est peut-être trop. Pour la prochaine étape, je pense qu’on espère proposer à nos organismes de continuer à faire ce qu’ils font et voir à ajouter une vingtaine d’actions supplémentaires pour faire avancer le Plan stratégique communautaire. » 

Il s’agira donc de cerner quelles pourraient être les actions prioritaires, en s’appuyant sur un esprit de collaboration. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti des échanges au Forum de la francophonie. 

Jean-Michel Beaudry explique : « Il faut voir comment on peut améliorer davantage la collaboration. Ça ne veut pas nécessairement dire que tous les organismes seront impliqués dans tous les projets. Mais il faut qu’on s’assure de parler d’une seule voix. » 

Le CA toujours en cours de restructuration

Lors de son AGA de 2023, la SFM a eu pour mandat de réduire le nombre d’administrateurs au CA. Actuellement, il compte 22 membres, répartis dans différentes catégories :  membres élus, membres institutionnels, membres organisationnels de clientèle spécifique, membres organisationnels sectoriels. 

La forme que prendra cette restructuration de la gouvernance est en suspens. Derrek Bentley indique que la SFM ne sait pas encore combien de membres siègeront au prochain CA. « Au départ, l’idée d’avoir des membres représentants des secteurs était excellente. Mais est-ce que tous ces gens-là doivent être au CA? C’est un peu dans ce sens que l’on réfléchit. Il faut trouver un équilibre entre la représentativité et un CA plus opérationnel?»

De son côté, Jean-Michel Beaudry assure que le dossier est en cours d’étude et que des avancées ont été faites. Il fait valoir que le comité de gouvernance, présidé par Stéphane Dorge, a été très actif cette année pour mener ce dossier à bien. 

Le directeur général adjoint rapporte les propos suivants du comité de gouvernance : « C’est très important que ce soit fait le plus rapidement possible. Mais il faut surtout que ce soit bien fait. » 

Il reste d’évidence du travail à faire avant de voir les propositions pour restructurer le CA de la SFM. Jean-Michel Beaudry précise : « Nous allons certainement présenter le progrès accompli lors de la prochaine AGA en octobre. On espère, par la suite, être en mesure de tenir une AGE pour adopter un nouveau règlement. »

(1) Vitalité et Pérennité; Services en français; Diversité et Inclusion; Fierté, Célébration et Participation; Capacités et structures sociales, communautaires et institutionnelles. 

+++ Quid du plan d’action pour lutter contre le racisme? +++

À l’AGA d’octobre 2022 de la Société de la francophonie manitobaine (SFM), la firme Diversis, représentée par Lori-Ann Cyr, avait présenté un plan d’action pour lutter contre le racisme dans la francophonie manitobaine. 

Le plan visait à l’élimination du racisme et de la discrimination et à l’inclusion des personnes racisées d’ici cinq à huit ans. 

À l’occasion du Forum de la francophonie du 19 juin, La Liberté a voulu faire le point sur le sujet avec Jean-Michel Beaudry, le directeur général adjoint de la SFM. 

Il assure que c’est surtout du côté du Réseau en immigration francophone du Manitoba (RIF) que « beaucoup d’objectifs fixés ont été atteints ». 

Pour rappel, le Plan d’action repose sur quatre axes. UN : le renforcement des capacités internes des organismes et institutions; DEUX : la sensibilisation communautaire; TROIS : la mise en place d’un dialogue constructif et la prise en compte de la diversité culturelle;  QUATRE : l’élimination du racisme et de la discrimination dans les processus décisionnels. 

Dans ce chantier toujours en cours, Jean-Michel Beaudry concède que du retard a été pris. « Nous voulions connaître le pourcentage des organismes qui ont adopté une politique antiracisme, de diversité, d’équité, d’inclusion et d’accessibilité. Mais on ne connait pas précisément les progrès qui ont été faits.  

« Ce n’est pas pour dire qu’il n’y a pas eu de progrès. Je pense que c’est un peu comme pour la réconciliation avec les Peuples autochtones. C’est important de se fixer des objectifs. Mais c’est tout aussi important de reconnaître qu’il s’agit d’un travail permanent, d’un travail de tous les jours. »

Le directeur général adjoint souligne tout de même certaines réalisations : les ateliers sur les pratiques antiracistes organisés par le Conseil jeunesse provincial (CJP) ou encore la croissance continue du projet Noir et fier porté par Wilgis Agossa.

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