« Lorsque vous vous promenez dans la nature du Manitoba, par exemple dans un endroit comme le parc Birds Hill, remarquez-vous les plantes? Notez-vous à quel point elles sont luxuriantes ou sèches? Prenez-vous le temps de prendre du recul par rapport au rythme de la vie quotidienne en vous immergeant dans la nature? »

Ce sont les questions posées par Carmen Grey lorsqu’elle a été contactée par l’équipe du Assiniboine Park Conservancy pour monter leur nouvelle exposition à The Leaf. 

En collaboration avec la conceptrice Mamie Griffith, elle a tenté de transformer la Maison d’exposition Babs Asper en un espace visuellement attrayant, avec en prime une dimension éducative. Carmen Grey explique : « Compte tenu de la taille de l’espace qui nous a été offert, nous avons dû nous demander quels étaient le sens profond du projet. 

« J’aime travailler avec des plantes médicinales et je voulais inclure des plantes suspendues pour créer un espace de guérison, tout en sachant qu’il plusieurs façons de créer un espace de guérison. »

Le résultat allie l’amour de l’artiste pour la faune et la flore indigènes du Manitoba avec le vaste catalogue d’histoires qu’elle avait à raconter : grandir avec sa famille, partager ses expériences de réconfort dans la nature et l’appréciation de tout ce que la nature offre. 

Des significations

En tant qu’artiste autochtone, elle a veillé à ce que l’exposition rende hommage aux multiples fleurs, herbes, arbres et autres plantes qui ont une importance dans sa culture. 

Chaque élément, choisi avec soin, est imprégné de multiples significations. La conceptrice souligne que « toutes les plantes ont des raisons d’être en fonction de l’étape de cycle de vie dans laquelle elles se trouvent ». Cela signifie que même la flore desséchée est considérée comme faisant partie intégrante de l’exposition et de son histoire. 

La chaleur sous les dômes de The Leaf a également été prise en compte. Le Jardin de guérison étant encore récent, elle vérifie comment la température affecte les plantes, et notamment dans quelle mesure elle les ferait pousser ou mourir. « L’art est ouvert à l’interprétation. Chaque personne qui visite l’exposition la voit différemment. »

En expliquant son approche de l’horticulture, elle souligne l’importance que revêt pour elle les méthodes qui privilégient le compost et les compléments biologiques. »

Du fait de son ascendance autochtone, Carmen Grey a été bercée dans le respect de la terre. « J’ai grandi en plantant du tabac pour remercier la terre pour ce que je lui ai pris. C’était un défi amusant d’accomplir ce projet par des moyens respectueux de l’environnement.

« J’ai toujours été inspirée par ma mère, qui a relevé tant de défis. C’est quelqu’un de proche de la nature. Elle a d’ailleurs prononcé la prière d’ouverture de l’exposition. »

Sara Wolowich Brown, une spécialiste des médias numériques et sociaux en lien avec le Assiniboine Park Conservancy, souligne les avantages de cette institution : « Nous, comme résidents de Winnipeg, nous avons l’occasion de faire l’expérience de ces jardins vivants tout au long de l’année. La température de chaque jardin étant contrôlée, les visiteurs peuvent profiter de la flore locale ou découvrir de nouvelles plantes d’ailleurs ».  

(1) L’exposition Garden of Healing / Jardin de Guérison à The Leaf a débuté le 30 mai et sera accessible jusqu’au 8 septembre.