Elle devient la première femme militaire à diriger les forces armées d’un pays du G7.
L’arrivée de cette officière hautement décorée intervient au moment où les Forces armées canadiennes cherchent à réformer leur culture entachée par des centaines d’accusations d’inconduite sexuelle, y compris à l’encontre de certains hauts gradés, ces dernières années.
Jennie Carignan dirige d’ailleurs cette réforme depuis trois ans, visant plus d’inclusion et de respect au sein d’une organisation qu’un rapport de 2022 a qualifié d'”enracinée dans l’homogénéité, l’uniformité”, et dont la culture est “hyper masculine et hyper sexualisée”.
En conférence de presse à Montréal mercredi, Justin Trudeau a assuré avoir choisi “la bonne personne pour mener nos armées”, soulignant “son leadership, son souci d’excellence et son dévouement”.
Sa nomination à la tête des forces armées de ce pays membre de l’Otan intervient à un moment charnière, marqué par “une géopolitique complexe et des menaces accrues”, a-t-il ajouté.
Mère de quatre enfants, dont deux servent dans l’armée, celle qui sera promue générale s’est engagée en 1986, trois ans avant que le Canada n’ouvre l’accès des régiments de combat aux femmes.
Formée au génie — un rôle dans lequel les soldats déminent et construisent ou détruisent des structures sur le champ de bataille — elle a rapidement gravi les échelons.
Jennie Carignan est ainsi devenue la première femme à diriger une unité de combat canadienne en 2008, avant d’être déployée l’année suivante en Afghanistan où elle a évité de justesse un attentat suicide ainsi qu’une explosion qui a endommagé un véhicule de son convoi.
Elle a également servi en Bosnie-Herzégovine et en Syrie, où elle a dirigé la mission de formation de l’OTAN en Irak de 2019 à 2020 et a commandé la 2e division canadienne, le plus grand régiment de l’armée avec plus de 10.000 soldats.
Elle succédera au général Wayne Eyre, qui prend sa retraite, en tant que chef d’état-major de la Défense, lors d’une cérémonie qui aura lieu le 18 juillet.
En mai 2023, les Forces armées canadiennes comptaient 16 % de femmes dans leurs rangs. Elles ont pour objectif qu’un militaire sur quatre soit une femme d’ici à 2026.
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