Avec des informations d’Ophélie Doireau.

C’est dans le restaurant Helios, spécialisé dans la cuisine grecque, que six entrepreneurs, dont trois francophones, ont pu échanger pendant près d’une heure avec la ministre. Finance, bureaucratie et aide pour les petites entreprises étaient au cœur de ces discussions. « Ces petites entreprises viennent d’horizons et de perspectives très différentes, mais plus important encore, ce qu’elles partagent leurs expériences ici à Winnipeg, et les défis qu’elles ont dû relever », a lancé la ministre Rechie Valdez après cette table ronde.

Nicholas Douklias, le propriétaire du restaurant Hélios, était fier d’accueillir cette rencontre. Il a senti la ministre très réceptive face aux inquiétudes des entrepreneurs. « Pouvoir partager nos problèmes avec une ministre fédérale est très important. Certains espèrent que ça puisse déboucher sur un quelconque changement pour rendre les choses plus faciles pour les entrepreneurs. La ministre était à l’écoute. J’avais d’ailleurs déjà eu la chance de la rencontrer il y a quelques semaines à Ottawa. »

Administratif parfois trop lourd

À l’écoute des préoccupations, la ministre a notamment entendu les entrepreneurs se plaindre du montant de paperasserie à laquelle ils doivent faire face. Un sujet important pour Marcel Dupas, propriétaire de LaShoppe Brewery – Brasserie. « Honnêtement, trop de gens doivent justifier leurs jobs. On nous met des bâtons dans les roues. Ça ne va pas s’améliorer du jour au lendemain, mais il faut commencer à réduire les barrières administratives. »

Toujours sur l’administratif, la plupart des entrepreneurs à la table expliquaient également le manque de coopération entre les différents paliers de gouvernement qui pouvait ralentir leur progression. « C’est surprenant, car certains des commentaires que j’ai entendus à Winnipeg ne se retrouvent dans aucune autre province. Je pense donc qu’il est important pour moi et mon équipe de revenir sur cela et de se demander comment pouvons-nous travailler avec le gouvernement provincial, ou même dans ce cas, c’est la ville, et particulièrement en ce qui concerne les permis d’alcool », a expliqué la ministre qui espère rentrer en contact avec ses homologues manitobains pour exposer cette situation.

« C’est surprenant, car certains des commentaires que j’ai entendus à Winnipeg ne se retrouvent dans aucune autre province. »

Rechie Valdez

Du soutien pour les nouveaux arrivants

Le copropriétaire de la crêperie Ker Breizh, Yvonnick Le Lorec, était aussi invité à cette discussion. Il a notamment demandé plus de clarifications sur les demandes de subvention qui pourrait aider son entreprise. « En tant qu’entrepreneur, faire ces demandes, ça me prend beaucoup de temps. Puis, quand on fait des recherches, on demande de l’aide à d’autres entrepreneurs ou à notre comptable, et l’on remarque que personne ne sait vraiment bien ce qu’il faut faire. Là, la ministre a pu nous éclairer et l’on espère avoir des réponses prochainement. »

Certains des entrepreneurs, du Vietnam, du Nigéria ou de la France ont été des nouveaux arrivants. Les difficultés pour monter une entreprise en tant que nouvel arrivant ont été mises de l’avant. Un sujet aussi essentiel pour la ministre Rechie Valdez, qui a immigré au Canada en 1989. « Beaucoup de nouveaux arrivants, et je le sais moi-même, n’ont pas forcément d’antécédents en matière de crédit dans ce pays. L’obtention de capitaux est donc de loin leur principal défi. Le deuxième défi est de savoir où trouver des ressources. Comment obtenir de l’aide? À qui peuvent-ils s’adresser? Des informations comme l’Outil de recherche d’aide aux entreprises ou encore le Guide d’affaires pour les nouveaux arrivants au Canada existent. En tant que ministre des petites entreprises, je tiens donc à ce que nous puissions continuer à donner des moyens aux nouveaux arrivants dans ce pays, à les aider à réaliser leurs rêves et, bien sûr, à être là pour les soutenir en cas de besoin », a tenu à rappeler la ministre.