Stéphane Dorge était un activiste communautaire et luttait pour l’Installation de pistes cyclables sur le boulevard Provencher, quand l’opportunité s’est présentée en 2018 : créer quatre installations sur des ponts. L’objectif : susciter la discussion sur les infrastructures liées au transport actif et sur les bénéfices du cyclisme et de la marche.

Le projet Cool Streets Winnipeg a connu une croissance considérable au fil des années. « Ça fait probablement plus de 70 installations que je coordonne, avec l’objectif d’encourager les gens à être plus actifs, à aller explorer ces lieux. Et aussi de créer de nouvelles opportunités pour les artistes locaux. »

En fait, Cool Streets Winnipeg a démarré en 2017, mais ce n’est qu’en 2018, en partenariat avec la Maison des artistes visuels francophones, que les installations sur les ponts ont commencé. En 2019, le CCFM a pris le relais en appuyant le projet grâce à des subventions.

En 2024, Stéphane Dorge n’était pas certain de pouvoir faire revivre les ponts communautaires une nouvelle fois. Toutefois il ne pouvait pas symboliquement manquer le 50e du CCFM.

« Cette année c’est grâce à l’appui financier de conseillers municipaux que je peux réaliser ce projet. Je suis donc infiniment reconnaissant aux conseillers Matt Allard, Markus Chambers, Brian Mayes et Jeff Browaty qui ont versé la subvention au CCFM. » Un total de 28 500 $ a été accorde pour le projet, soit 8 500 $ de l’allocation du quartier de Saint-Boniface (Matt Allard), 8 500 $ de l’allocation du quartier de St. Norbert-Seine River (Markus Chambers), 3 000 $ de l’allocation du quartier St. Vital (Brian Mayes)et8500$de l’allocation du quartier North Kildonan (Jeff Browaty).

L’urbanisme en mouvement

Au départ de cette initiative artistique réside la passion de l’activiste pour l’urbanisme et le transport actif. « Cette passion provient de mon expérience du quotidien. Il y a des années, je faisais des livraisons pour une compagnie de construction. Il fallait que je conduise tous les jours et toute la journée. Je me suis rendu compte à quel point ça me frustrait de vivre une vie qui dépendait entièrement du déplacement en automobile.

« J’ai repris mes études et je m’y rendais à vélo tous les jours pendant trois ans. Une expérience qui a changé ma perspective de la façon de vivre et de se déplacer dans la ville.

« On voit que les villes les plus touristiques sont celles où l’on peut marcher partout pour se rendre à destination. J’aimerais créer plus de liens entre nos communautés, grâce à des transports plus actifs, grâce à des déplacements plus faciles. Je n’ai pas eu une formation comme artiste. Je suis juste un résident franco-manitobain qui voulait voir plus de pistes cyclables sur le boulevard Provencher. J’ai eu la chance de trouver un bon moyen d’en parler. »

La météo, un défi

Cette année, le printemps très pluvieux qu’a connu Winnipeg n’a pas aidé la tâche de Stéphane Dorge et de son équipe d’artistes.

« Ce printemps a été très humide, ce qui nous a restreints pour avancer dans le travail créatif. À quatre reprises alors que j’étais sur les sites, il pleuvait quand nous voulions peindre. Ça a fait couler la peinture. Il a fallu revenir effectuer des retouches, ce qui coûte du temps et de l’argent. »

Les ponts en vedette mesurent entre 440 pieds carrés (40 mètres carrés) et 3 500 pieds carrés (325 mètres carrés). « Les artistes ont entre un et deux jours pour réaliser leurs œuvres. C’est donc eux qui définissent la complexité de leurs illustrations. Cependant certaines installations sont beaucoup plus complexes, et peuvent nous prendre jusqu’à quatre jours sur site.

« On passe de longues journées, qui peuvent parfois durer de 10 à 14 heures. Comme coordonnateur, j’aide à la majorité des projets et je suis aussi l’artiste d’une des installations. Le projet me prend 200 à 350 heures serait dépendant de l’année. Avec les huit installations et toute la coordination, j’anticipe atteindre au moins 240 heures cette année. »

Des retours positifs

Toutefois le temps passé sur les installations n’est vraiment pas vain. L’initiateur de Cool Streets Winnipeg reçoit très souvent des félicitations de résidents. « Les remerciements des gens me motivent. Ils me disent qu’ils sont allés explorer d’autres ponts avec leurs enfants. Certains ont même pris des photos de mariage près des œuvres!»

Cette année, des cartes d’orientation seront élaborées afin de faciliter l’accès aux huit expositions se trouvant à la Rivière Seine.