L’USB invite les artistes francophones ayant une ascendance autochtone, en particulier métisse, à soumettre d’ici le 19 août leur projet de création d’une œuvre (1).
Sophie Bouffard, la rectrice de l’USB, contextualise l’initiative. « Un jury va être mis en place pour recevoir et revoir ces différentes propositions en lien avec les différents critères. »
L’appel à concours publié sur le site de l’USB précise ces critères. « Cette œuvre doit être un symbole permanent et visible de l’importance de la présence des peuples autochtones dans la communauté. »
De manière très pratique, l’œuvre, qui trouvera sa place au deuxième étage du pavillon Marcel-A.-Desautels, « devra mettre à profit la présence de la lumière naturelle ainsi que la verrière qui rendra l’œuvre visible de l’extérieur du bâtiment depuis la rue Aulneau. »
Se réunir, apprendre et réfléchir
Depuis un moment déjà les responsables de l’USB avaient en tête la création d’un espace de dialogue. L’œuvre choisie sera un symbole concret de leur préoccupation, comme le souligne Sophie Bouffard.
« À l’Université de Saint- Boniface, depuis quelques années nous avons intensifié notre cheminement vers la réconciliation. Et l’un des constats, c’est l’importance d’avoir des espaces physiques qui mettent en valeur la culture, l’identité autochtone et la réalité métisse. Cet espace permettra de se réunir, d’apprendre et de réfléchir.
« Et on sait que l’art est un bon moyen pour nous mettre dans une situation de contemplation, mais aussi de réflexion. C’est aussi une belle façon pour permettre à un artiste de rayonner. »
L’Université de Saint-Boniface compte plus de 1 350 étudiants. Environ 12 % de la population étudiante se définit comme étant d’ascendance autochtone. De ce pourcentage, 96 % sont des personnes métisses.
Néanmoins, Sophie Bouffard ne souhaite pas que ce lieu soit seulement réservé aux étudiants autochtones, mais bien que tous les élèves puissent se retrouver dans cet espace. « L’œuvre d’art est bien sûr publique. Quant au lieu, c’est un endroit multifonctionnel dans lequel nous pourrons, par exemple, recevoir nos Aînés.
« Ça sera un lieu de partage, qui pourra être autant utilisé par la population étudiante dans un contexte plus social, mais aussi peut-être dans le cadre de certains cours. Ce n’est donc pas un espace réservé, mais bien un espace pour toute la communauté universitaire. »
Sensibiliser les étudiants internationaux
L’établissement francophone compte aussi environ 15 % d’étudiants internationaux. Ce lieu pourrait leur permettre de mieux connaître l’histoire autochtone du Manitoba et du Canada, note Sophie Bouffard.
« Ça fait partie de notre orientation avec nos nouveaux étudiants internationaux, qui ont une séance avec un membre de notre réseau des Aînés pour apprendre. D’ailleurs, plusieurs de ces étudiants qui viennent de l’international ont vécu la colonisation. Ça peut créer plusieurs parallèles et déboucher sur un bel échange. »
Le dévoilement de l’œuvre est prévu au mois de septembre, à un temps proche de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. « C’est ce qu’on souhaite. Certes les délais sont courts, mais c’est ce qu’on vise pour être en mesure de présenter le projet dans la semaine de la vérité et de la réconciliation, qui nous mène au 30 septembre. Un jour si important d’apprentissage et de réflexion. »
(1) Le formulaire de candidature se trouve sur le site de l’USB