Les équipes de la série Le monde de Gabrielle Roy produite par Les Productions Rivard viennent de plier bagage après avoir fini de tourner la saison 3 de la série. Renée Blanchar est de retour chez elle. Le temps est venu pour elle de réfléchir sur la prochaine étape : la post-production.

« Ce qui est bien avec Le monde de Gabrielle Roy, c’est qu’on ne fait jamais la même chose. Chaque saison de la série raconte un moment charnière de la vie de l’écrivaine. Le seul dénominateur commun est qu’on se retrouve toujours à Winnipeg.

« Chaque saison apporte ses défis. Chaque saison apporte aussi un élément nouveau de la vie de Gabrielle Roy. On n’a vraiment pas l’impression de se répéter. »

Un contexte plus vaste

La troisième saison débute dans un contexte beaucoup plus vaste qu’auparavant. Gabrielle Roy a quitté le Canada. Il a donc fallu relever le défi de créer des lieux européens, en particulier en Angleterre et en France, sans effets numériques majeurs.

« On s’est vraiment servi de ce qu’on trouvait au Manitoba. Avec un peu d’imagination, on fait ce qu’on appelle des extensions, pour rajouter des effets pour arriver à recréer Paris ou Londres. »

Pour clarifier son propos technique, Renée Blanchar propose un exemple. « En visitant le Palais législatif, j’avais remarqué que de grands escaliers mènent sur le bord de la rivière. Je me suis dit qu’on pourrait se servir de ces escaliers pour reproduire ceux de Montmartre à Paris. »

Le Palais législatif a d’ailleurs servi à plusieurs reprises. « On est allé examiner l’intérieur de l’Assemblée législative. Dans l’entrée, on a pensé qu’on pouvait tout à fait donner à imaginer, par exemple, une gare en France, parce qu’il existe effectivement une gare qui a des ressemblances avec l’intérieur de l’édifice monumental. »

Garder l’accent sur le Manitoba

Ces petits secrets de fabrication dévoilés, Renée Blanchar reconnaît que tout ne s’est pas fait sans obstacles. « L’idée de reproduire l’Europe au Manitoba, c’était notre gros défi. En choisissant cette voie, on mettait tous nos efforts dans une direction. Pour moi, c’était important de procéder ainsi.

« C’est-à-dire qu’on aurait pu peut-être aller tourner en Europe. Mais on a décidé de concentrer nos efforts au Manitoba pour raconter l’histoire de Gabrielle Roy. Parce qu’on croit à notre proposition artistique. »

L’autre défi qu’il s’agissait de relever dans cette troisième saison tient au fait que les téléspectateurs ne retrouveront pas certains des personnages auxquels ils se sont habitués. « Autour du personnage principal, qui est interprété par Romane Denis, il fallait pratiquement tout un nouveau casting.

« Dans les saisons précédentes, il y avait des scènes sans Gabrielle, parce qu’il y avait des histoires à raconter qui n’étaient pas celles de Gabrielle. Dans cette nouvelle saison, il n’y a qu’elle. Il faut donc saluer la performance de Romane Denis.

Une nouvelle frontière pour Gabrielle Roy

« Vu que la saison se passe entièrement en Angleterre et en France, nous cherchions des comédiens qui puissent jouer avec un accent parisien. Il nous fallait aussi des comédiens anglophones qui puissent avoir un accent anglais d’Angleterre. C’était donc quand même assez exigeant comme casting. Mais je crois qu’on a fait de très belles découvertes. »

À ce jour, le succès de la série paraît acquis. En 2022, la première saison de la série a été nommée pour trois Prix Gémeaux. Pour sa saison deux, cette année elle est de nouveau nommée pour trois Prix Gémeaux.

À l’égard des différentes nominations, Renée Blanchar souligne que « chaque reconnaissance pour un poste artistique devant ou derrière la caméra est un gage de l’excellence du travail fourni par l’équipe.

« Je pense que de pouvoir compter sur une équipe manitobaine si fidèle d’année en année contribue au succès qu’on connaît jusqu’à maintenant avec la série. »