C’est désormais avec de l’expérience et une formidable détermination qu’elle va à Paris pour tenter de remporter une médaille.
À quelques jours du grand évènement, la tension monte petit à petit du côté de Skylar Park. La Manitobaine vit ces derniers jours avant la compétition entre entraînement et attente. « Les choses s’accélèrent à mesure que nous nous rapprochons des Jeux. Mais je suis aussi très inspirée à l’idée de les voir arriver si vite. Et surtout que ces Jeux se déroulent à Paris, une ville que j’adore. »
Au contraire des Jeux de Tokyo, un peu tronqués à cause de la COVID-19, l’athlète a hâte de vivre une expérience sans restriction sanitaire. « Il y aura de l’énergie, des fans et ma famille viendront me voir. Je suis très enthousiaste à l’idée de vivre toutes ces choses. Cette fois-ci, je pourrai aussi assister à la cérémonie d’ouverture (1).
« Évidemment, il y a un peu de nervosité qui commence à se faire sentir, parce qu’on se rapproche de l’échéance. Il y a beaucoup d’émotions qui se mélangent. Mais dans l’ensemble, je suis très excitée. »
Le mental pour faire la différence
Comme on peut le comprendre dans une vidéo qu’elle a partagée sur ses réseaux sociaux, participer aux Olympiques est un rêve d’enfant pour Skylar Park. À 25 ans, et même s’il s’agit d’une deuxième participation, les JO sont toujours un moment très fort pour la sportive de haut niveau.
« Je me souviens que je regardais les Jeux tout le temps avec ma famille. Chaque été et chaque hiver, lorsque les Jeux ont lieu, nous sommes devant la télévision pour regarder toutes les épreuves et encourager l’équipe du Canada. Le rêve olympique est donc ancré dans mon esprit depuis très longtemps.
« C’est pourquoi participer aux Jeux olympiques pour la deuxième fois est une expérience folle et passionnante. Et c’est aussi tout un honneur de représenter sur la scène mondiale non seulement le Canada, mais aussi le Manitoba et Winnipeg. »
Skyler Park a terminé l’année 2023 classée au troisième rang mondial du classement olympique dans sa catégorie, celle des 57 kg. À Tokyo, elle avait été éliminée en quart de finale. Une déception pour la championne qui a néanmoins su tirer des leçons de sa contre-performance.
« On peut toujours préparer un athlète aux Jeux olympiques. Mais vous ne savez pas vraiment ce que c’est tant que vous ne l’avez pas vécu. À Tokyo, j’ai eu un peu de mal à gérer les émotions liées aux Jeux et de ce que ça signifie mentalement d’être sur une scène olympique. Au cours des trois dernières années, mon équipe et moi-même avons travaillé très dur sur ce point, sur l’aspect mental des choses, sur le fait d’être prête à donner le meilleur de moi-même au moment crucial. Je suis donc très motivée à l’idée d’apporter cet apprentissage avec moi à Paris. »
À Paris pour gagner
Si elle a beaucoup appris à Tokyo, la gagnante de la médaille d’or aux Jeux panaméricains de Santiago 2023 ressent tout de même une forme de pression particulière avant les Olympiques de Paris. « La plus grande pression est évidemment celle que je me mets à moi-même. J’attends beaucoup de moi, je veux donner le meilleur de moi- même. J’ai une très bonne équipe autour de moi qui me soutient, qui me pousse et me prépare au maximum. J’y crois. J’ai confiance. J’ai beaucoup appris sur la façon de gérer la pression. Elle ne disparaît jamais. Elle est toujours présente. Mais j’ai appris à la gérer. »
La Manitobaine se montre tout aussi ouverte côté ambition. « Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours dit à mes parents que mon objectif était de gagner une médaille d’or pour le Canada. Lorsque nous entrons dans une compétition, notre but est toujours de monter sur la plus haute marche du podium. Je le garde toujours en tête. »
Faire grandir le taekwondo
Skylar Park évoque aussi le développement du taekwondo au Canada. Dès le mois d’avril, le taekwondo avait été le premier sport à désigner officiellement son équipe olympique canadienne. Outre Skylar Park, Josipa Kafadar de la Colombie-Britannique l’accompagnera.
« C’est un peu moins stressant d’avoir été qualifiée très tôt. Je savais que j’avais ma place et que je pouvais bien me préparer pour les Jeux. J’espère que nous continuerons à développer notre sport et nos athlètes. C’est épatant de voir la croissance du taekwondo au Canada. Je suis reconnaissante de faire partie de cette croissance et d’inspirer les générations qui se développent dans ce sport. »
Skylar Park est d’évidence une ambassadrice dévouée à son sport de prédilection. À Winnipeg, sa famille dirige une école de taekwondo.
« Nous avons des étudiants extraordinaires qui font partie de l’académie. Leur enseigner et aussi leur raconter non seulement l’aspect pratique, mais aussi l’aspect psychologique des choses que j’ai dû traverser à Tokyo, c’est franchement génial. »
Avec une communauté importante sur les réseaux sociaux qui l’appuie, la sportive sent qu’elle doit à la fois donner l’exemple à tous, en plus d’essayer d’inspirer la jeunesse.
« Je suis très reconnaissante d’être dans une position qui me permet de disposer d’une plateforme pour partager mon parcours. La vie d’athlète, c’est vraiment une montagne russe. Il y a des moments très bons, très excitants. Mais il y a aussi les moments difficiles, qui sont tout aussi importants à vivre. Pour moi, c’est nécessaire de montrer aux gens qui me suivent et me soutiennent toutes ces dimensions de mon vécu. »
(1) La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 se tiendra le vendredi 26 juillet.