Lui qui participe à toujours plus de courses et a été de l’équipe du Manitoba pour les Jeux d’été 2022 à Niagara, il espère pouvoir un jour concourir aux Jeux olympiques.

Inspiré par son père Joël Savard, qui l’aide notamment à lui trouver des compétitions, c’est avec son soutien que Loïc Savard s’est lancé dans cette aventure à deux roues.

« Ça fait environ huit ans que j’ai commencé. Je fais de la bicyclette de route et aussi du cyclo-cross, c’est là où je performe le mieux.

« Avant, je jouais au soccer. Mais je voyais mon père et ses amis faire pas mal de courses de route. Ça m’a donné envie. Mon père a trouvé un club de bicyclette. J’ai commencé comme ça. »

Son sport de prédilection n’est pas le plus populaire au Manitoba. De fait, le cyclisme sur route ou le cyclo-cross sont des disciplines exigeantes qui se pratiquent souvent sur des parcours accidentés, comme en pleine montagne, dans des terrains boueux ou en forêt. Des terrains plutôt rares dans un Manitoba guère montagneux. Alors où Loïc Savard pratique-t-il son sport?

« Quand j’ai assez de financement, je vais m’entraîner dans d’autres provinces. Sinon, je reste au Manitoba. On a pas mal de vent ici. C’est intéressant de pratiquer contre le vent et aussi avec lui. Mais ce n’est pas aussi amusant que de monter une colline, c’est sûr. Ça permet tout de même de travailler l’endurance. »

Les défis de l’entraînement au Manitoba

Loïc Savard s’entraîne notamment sur des pistes à Birds Hill, à Falcon Lake ou encore dans les environs de Saint-Norbert. « Je pratique au moins une heure par jour, mais la plupart du temps, c’est deux heures. Certains jours, je vais jusqu’à trois à quatre heures. »

L’ancien du Centre scolaire Léo-Rémillard se développe avec l’aide de l’entraîneur provincial Nick Bergen. Il est aussi accompagné par Michael van den Ham. Le natif de Brandon a notamment été champion du Canada de cyclo-cross en 2017, 2018 et 2019.

À côté de cette passion, et avant de pouvoir en vivre pleinement, Loïc Savard suit des cours à l’Université du Manitoba. « J’ai pris une classe de psychologie, de kinésiologie et de nutrition. Ça serait pour avoir un métier relié aux sports. »

Le financement des courses

Pour subvenir aux besoins de ces compétitions qui se déroulent souvent hors du Manitoba et jusqu’aux États-Unis, le jeune athlète s’efforce d’économiser de l’argent.

« Oui, je travaille pour la ville de Winnipeg comme maître-nageur. C’est un peu plus difficile en ce moment, parce qu’il y a moins d’argent qui circule à cause des piscines qui ferment ou qui sont en rénovation. Je travaille beaucoup en hiver pour financer mes courses de l’été. Et je continue à donner des cours de natation chaque semaine. »

Le sportif dans l’âme a été au départ d’une dizaine de courses cette année. Si pour l’instant, il n’y a pas connu la victoire. Par contre, il sent qu’il s’améliore de plus en plus.

« J’ai changé de catégorie récemment. Je suis passé de junior à coureur de moins de 23 ans. Mais dans les faits, il n’y a pas de différence entre les moins de 23 ans et la catégorie élite. Donc, ça veut dire souvent de grandes courses, avec des adultes plus âgés que moi. Mais je me sens de mieux en mieux. Sauf qu’il me manque de l’expérience. Au Manitoba, nous n’avons pas assez de courses. »

C’est pourquoi Loïc Savard souhaite voir la construction de plus d’infrastructures sportives dans la province.

Les Jeux olympiques, un objectif?

Le cycliste est encore qu’au début de sa carrière. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des objectifs élevés. D’abord, l’athlète a l’envie d’être un coureur polyvalent à l’image de Mathieu van der Poel, l’un de ses modèles. Le Néerlandais est une référence mondiale. Il a notamment gagné une étape sur le célèbre Tour de France et a été champion du monde sur route en 2023 et champion du monde de cyclo-cross en 2024.

« Dans le futur, je veux être capable de compétitionner avec tous les vélos dans toutes les courses possibles. J’ai toujours aimé ne pas me limiter. »

Toutes les courses? Le Franco-Manitobain pense bien sûr aux Jeux olympiques.

« C’est possible, oui. Une carrière n’est pas linéaire. Il y a des gens qui d’une année à l’autre peuvent devenir très rapides. Les prochains Jeux olympiques sont en 2028. Pour moi, c’est d’ailleurs une date quasiment idéale pour être prêt. J’aurai 22 ans, j’aurai rejoint la catégorie élite et j’aurai fait beaucoup de courses et gagné beaucoup d’expérience. »

Avant ces Olympiques, qui auront lieu à Los Angeles aux États-Unis, Loïc Savard se prépare, entre autres, pour s’en aller à Chicago. Des courses sur route l’attendent. Autant de compétitions qui lui permettront de continuer sa progression.