Entendue en septembre 2023, l’ancienne directrice générale de la Société historique de Saint-Boniface (SHSB), Janet La France avait soulevé la question du financement auprès du comité sénatorial.
Il semblerait donc que l’avis soit partagé par le Comité sénatorial permanent des Peuples autochtones qui a sorti un rapport le 26 juillet, intitulé Archives manquantes, enfants disparus, dans lequel 11 recommandations sont formulées.
Néanmoins, la recommandation n°3 vise particulièrement la Société historique de Saint-Boniface. Elle se lit ainsi. « Que le gouvernement du Canada, en coopération et en collaboration avec ses homologues provinciaux, accorde des fonds à la Société historique de Saint‑Boniface et au Royal BC Museum and Archives pour la traduction, le dépouillement et la numérisation des documents des oblats. »
C’est évidemment une bonne nouvelle pour la nouvelle directrice générale de la Société historique de Saint-Boniface, Émilie Pigeon. « Cette recommandation souligne le travail accompli par Janet La France et Julie Reid qui sont allées témoigner devant les sénateurs. Les témoignages ont été clés pour mettre l’emphase sur ce problème de financement. Ce n’est pas un problème propre à la Société historique de Saint-Boniface. C’est un problème qui est présent dans le secteur à l’échelle nationale. »
Janet La France et Julie Reid étaient notamment entendues sur la question de la non-remise de certaines archives appartenant aux Oblats. L’Église catholique romaine a établi plus de 70 des 130 pensionnats autochtones entre 1831 à 1996. Les Oblats en dirigeaient la majorité.
Un levier pour les gouvernements
Cette recommandation pourrait alors servir de levier auprès des différents paliers de gouvernement comme le pense Émilie Pigeon. « Nous applaudissons le constat du Comité. Il y a des familles qui ont besoin d’avoir accès à ces documents. Les obstacles sont encore trop présents pour des gens qui cherchent à comprendre ce qui est arrivé à leur famille.
« Nous avons des ententes avec les Oblats, notamment sur la question de la numérisation. Néanmoins, il me semble que les gouvernements possèdent davantage de ressources qui pouvaient être mises dans ce travail. »