C’est la première du genre pour l’organisme. Déjà, des synergies sont envisageables.

Le directeur général d’ÉOC, Dany Robidoux, donne des précisions sur cette entente signée officiellement le 8 juin 2024, la première avec une association municipale à l’extérieur du Manitoba.

« L’élément le plus important pour la SUMA, c’est la création de son nouveau centre Municipal Eco-Action Centre. Grâce à notre partenariat, ÉOC va pouvoir outiller la SUMA pour qu’elle puisse offrir des services aux municipalités. ÉOC sera en mesure d’exporter ses meilleures pratiques dans divers secteurs, tout en les adaptant aux réalités de la Saskatchewan.

« On va non seulement aider avec la création du centre, mais aussi faciliter le développement d’initiatives régionales, par exemple aider les municipalités à rédiger des demandes de financement et gérer leurs projets. Tous nos services seront disponibles, comme c’est déjà le cas au Manitoba.

« Par exemple, il y a quelques années, on avait fait une étude provinciale au Manitoba pour le recyclage des biens ménagers. Ça pourrait intéresser les municipalités saskatchewanaises, surtout dans le Nord où c’est un gros enjeu. »

L’importance de cette entente

Dans la perspective du mandat national d’ÉOC, Dany Robidoux souligne l’importance de l’entente conclue. «  Quand on arrive de l’extérieur, c’est toujours très difficile de percer le marché local. Le monde reste craintif et préfère souvent travailler avec des firmes locales. Cette entente signée avec la SUMA reconnaît  la qualité de nos services. Ça montre aux municipalités saskatchewanaises qu’elles peuvent travailler avec nous sans crainte. »

En outre, le directeur général de la SUMA, Jean-Marc Nadeau, siégera au CA d’ÉOC. C’est la première personne représentant une autre province. « C’est le fun que notre CA commence à refléter notre mandat d’organisme national. »

ÉOC a également ouvert son premier bureau à l’extérieur du Manitoba, dans les locaux de la SUMA. « C’était important qu’on ait une présence physique en Saskatchewan pour que les gens puissent appeler un numéro saskatchewanais.

Pour vraiment comprendre les besoins locaux et ajuster notre tir, on doit pouvoir se regarder dans le blanc des yeux. »

Dany Robidoux souligne que cette entente ne s’est pas faite en un jour. « On a commencé dès les tout débuts de l’expansion d’ÉOC dans l’Ouest, en 2014. J’avais déjà eu des rencontres avec le dirigeant de la SUMA à cette époque.

« À son départ, il a été remplacé par Jean-Marc Nadeau, qui a été directeur général de la Ville de Portage-la-Prairie. Avec lui, on a pu continuer le processus de rapprochement. »

Un avantage pour les municipalités manitobaines?

De plus, ÉOC participe chaque année depuis huit ans à une conférence annuelle de la SUMA. « On a aussi signé quelques contrats ici et là avec des municipalités et des entrepreneurs de la Saskatchewan. Donc ÉOC n’était pas complètement inconnu là-bas. »

Si la nouvelle entente ne concerne pas directement les municipalités manitobaines, Dany Robidoux y voit cependant un avantage indirect certain. « Plus on travaille ailleurs et on voit d’autres projets, d’autres obstacles, d’autres opportunités, plus on agrandit notre éventail de services potentiels et notre efficacité. Tout ce qui peut bénéficier aux municipalités de la Saskatchewan pourrait en retour bénéficier aux municipalités de chez nous.

« En outre, si on structure des demandes de financement sur deux provinces au lieu d’une seule, notre force de frappe va être renforcée. »

Le directeur général d’ÉOC rappelle qu’en matière d’économie verte, « la base, c’est le rural. Ce sont les communautés rurales qui soutiennent les communautés urbaines. C’est là qu’on trouve l’espace pour installer des éoliennes, ou encore pour faire pousser du chanvre.

« Tout ce dont on a besoin pour faire la transition vers une économie verte provient du rural. Si on se met ensemble avec la Saskatchewan, on sera plus fort. On a tout à gagner de cette entente entre ÉOC et la SUMA. On pourra mieux tirer notre épingle du jeu. »

Les champs d’expertise

Éco-Ouest Canada est un organisme à vocation nationale à but non lucratif aujourd’hui filiale du groupe AMBM, il est d’abord lancé en 2008 comme un projet du Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM), puis devient indépendant en 2017. Il fait la promotion de l’économie verte et du développement économique durable dans des municipalités rurales au Canada.

À cette fin, il accompagne les municipalités intéressées dans toutes les étapes de mise en œuvre de leurs projets verts. Par exemple : études de faisabilité, recherche et demande de financement, développement et gestion des projets, inventaire des gaz à effets de serre.

Éco-Ouest Canada dispose d’une expertise dans les secteurs de la gestion des déchets et du traitement des eaux usées, du réacheminement de matières organiques ou encore de l’efficacité énergétique, notamment au niveau de la construction et de la rénovation de bâtiments.

L’organisme est en particulier un chef de file en matière de transport durable, notamment électrique, au Manitoba et en Saskatchewan. Grâce à trois subventions obtenues auprès du Programme d’infrastructure pour les véhicules à émission zéro (PIVEZ) de Ressources naturelles Canada, Éco-Ouest Canada a en effet permis l’installation de quelque 140 bornes de recharge de niveau 2 et une dizaine de recharges de niveau 3 dans ces deux provinces.

L’organisme facilite également la mise sur pied de projets de transport régional et d’autopartage entre plusieurs municipalités rurales dans le Sud-Est manitobain, avec pour objectif d’y inclure des véhicules électriques.