Par Raymond Hébert

Au moment où vous lirez ces lignes, Kamala Harris aura choisi son candidat à la vice-présidence des États-Unis.

Les historiens débattent depuis toujours l’importance du rôle de la vice-présidence dans le système politique américain; certains le minimisent, d’autres soulignent son extrême importance potentielle. Sa plus importante fonction est de remplacer la présidence en cas d’incapacité ou de mortalité; de plus, le titulaire du poste préside le Sénat, avec droit de vote en cas d’égalité.

Chose certaine, en période électorale, le choix du candidat ou de la candidate prend une importance unique. Ses qualités personnelles, son expérience et son charisme peuvent venir appuyer la candidature à la présidence; mais il y a un facteur avant tout qui devient crucial au moment des élections présidentielles, à savoir son État de provenance.

Dans une élection hautement contestée, comme c’est le cas actuellement, il est important que la candidature à la vice- présidence provienne d’un état important dans l’échiquier qu’est la carte électorale. En réalité, l’élection présidentielle sera déterminée par une demi-douzaine d’états américains, surtout le Wisconsin, le Michigan et la Pennsylvanie, mais d’autres états peuvent aussi jouer un rôle déterminant, notamment l’Arizona et le Nevada dans l’Ouest et la Géorgie dans le sud. On peut ajouter la Caroline du Nord.

À moins de surprises de dernière heure, seulement trois candidats semblent avoir survécu aux procédures d’audit très intenses initiées par Kamala Harris en vue de déceler toute faille fatale dans la vie personnelle et la carrière politique qui pourrait nuire à la candidature de la présidente : il s’agit du sénateur Mark Kelly d’Arizona, un ancien astronaute, le gouverneur actuel de la Pennsylvanie, Josh Shapiro, et Tim Walz, gouverneur du Minnesota. Les trois sont très populaires dans leurs états respectifs et sont des politiciens doués et habiles. Mardi soir, Kamala Harris et son candidat à la vice- présidence se présentaient pour la première fois en tandem à Philadelphie.

Les démocrates sont très conscients des déboires qu’a connus le candidat républicain à la vice-présidence depuis sa nomination, JD Vance, il y a deux semaines. Dès le premier jour, les démocrates et les médias ont déterré ses positions très critiques de Donald Trump remontant à 2016 (le traitant même d’un « Hitler » en puissance) ou encore son mépris apparent des femmes qui décident de ne pas avoir d’enfants. Il a tenté, mais en vain de faire dissiper ces controverses, au point où, selon certaines rumeurs, des membres de l’entourage de Donald Trump explorent activement les possibilités de le remplacer!

À suivre de près donc, les bons coups ou les mésaventures des candidats à la vice- présidence des deux partis au cours des prochaines semaines.

Entretemps, la lune de miel de Kamala Harris semble continuer auprès des démocrates et chez la population américaine en général. Selon un sondage mené par Bloomberg/Morning Consult publié le 31 juillet, Kamala Harris serait marginalement en avance de Donald Trump dans quatre des états nommés plus haut. Mais la situation est très fluide, et est en mutation d’heure en heure.