C’est le cas d’une adaptation du roman de Stephen King, The Long Walk. L’occasion de dresser le portait sur les atouts de la province envers les productions cinématographiques.
Pour les Manitobains qui se rendront au cinéma dans les prochains mois, le lieu où The Long Walk est en cours d’adaptation cinématographique n’est pas inconnu. À la mi-juillet, le parc provincial de Birds Hill a annoncé la fermeture de la porte ouest du 22 au 26 juillet en raison d’un tournage de film.
Des tournages discrets
D’après Lynne Skromeda, PDG et Commissaire à la cinématographie de Musique et Film Manitoba, cette situation n’est pas rare. « C’est en fait la norme, surtout pour les films des grands studios. Plus le film est important, moins le public a d’information.
« Il y a des films qui sont tournés cet été et dont je ne sais pas grand-chose ; The Long Walk en fait partie. Comme il s’agit d’une adaptation du roman de Stephen King. C’est un film très médiatisé. C’est aussi un film que la compagnie de production, Lionsgate essaie de faire depuis un certain temps. Le fait qu’elle puisse le faire avec Francis Lawrence, un réalisateur très fort est un bon début. i
« Mais bon, ne pas savoir fait aussi partie de la magie du film. »
Des accords signés par des organisations telles que Musique et Film Manitoba sont essentiels pour maintenir la confiance et le respect entre la province et les studios, dont beaucoup sont originaires ou liés à Hollywood.
Cette confiance est essentielle au maintien voire à la croissance, de l’industrie cinématographique de la province. Une croissance qui se base sur une réciprocité : la province doit répondre aux demandes des studios et elle attend que les studios reviennent régulièrement pour tourner leurs films.
Lynne Skromeda réalise qu’elle joue un rôle dans ces échanges. « Pour que nous puissions nous développer, nous avons besoin de la cohérence de la production assurée par les studios locaux et internationaux. Cela nous permet d’avoir des équipes plus importantes et une meilleure infrastructure pour l’industrie.
Une variété de films
« La plupart du temps, notre mission est de nous assurer de faire passer le message. Les membres de notre organisation se rendent dans les studios de Los Angeles. Nous veillons à ce que les gens nous connaissent et à ce qu’ils sachent que le Manitoba leur offre des possibilités.
« Personnellement, je me rends dans des festivals pour promouvoir la province et ses avantages.
« Dès que quelqu’un a une bonne expérience, le mot circule. Les gens disent : C’est un endroit idéal pour faire ce genre de films. Il faut absolument y jeter un coup d’œil. C’est pour cette raison que nous avons eu une variété de films. »
Parmi ces films, il est possible de citer Shall We Dance?, qui, d’après Lynne Skromeda, a permis au Manitoba de se faire connaître en 2004.
Le talent manitobain mis de l’avant
Le film Capote (2005) a été tourné en majorité à Winnipeg et dans ses environs ; Philip Seymour Hoffman a reçu l’oscar du meilleur acteur pour son rôle ce qui a encore mis en vedette le film et son parcours au Manitoba.
Les films de genre, comme Cult of Chucky (2017), Bring It On: Cheer or Die (2022) et Tales from the Hood 3 (2020), ont également fait appel aux talents manitobains devant et derrière la caméra.
Les films de Hallmark et les films de vacances adjacents ont pratiquement fait du Manitoba leur lieu de production en raison de ses hivers pittoresques et de sa capacité à ressembler esthétiquement aux villes du Midwest américain.
Lynne Skromeda attribue en grande partie aux productions indépendantes ou locales, telles que la saison 3 de la série Le monde de Gabrielle-Roy, le mérite d’occuper les professionnels locaux et de contribuer à la réputation du Manitoba dans l’industrie.
« Nous avons également une forte communauté de production locale. Des projets documentaires sont régulièrement mis en œuvre et, parfois, nous ne sommes même pas au courant de tout ce qui se passe dans la province.
Les atouts du Manitoba
« Ce n’est que lorsque nous recevons les demandes de crédit d’impôt que nous savons que certains de nos producteurs locaux réalisent également des productions plus modestes. Mais néanmoins importantes. »
Pour l’année 2022-2023, il y a eu 87 productions tournées au Manitoba pour un budget total de 266 millions $.
Pour Lynne Skromeda, la principale raison du nombre de productions tournées au Manitoba est le crédit d’impôt de la province. « Notre plus grand avantage est bien sûr le crédit d’impôt. Il est le plus élevé du Canada, il faut compter 65 % de la main-d’œuvre manitobaine ou 38 % des dépenses totales du Manitoba.
« Outre ce crédit d’impôt, le Manitoba a une disposition déterminative. Cela signifie que si vous voulez venir tourner ici mais qu’il n’y a personne au Manitoba qui veuille, puisse ou soit disponible pour faire ce travail, vous pouvez faire venir quelqu’un de l’extérieur de la province et le considérer comme un Manitobain, ce qui le rend éligible au crédit d’impôt.
« Une des conditions de cette disposition est que ces personnes doivent former nos travailleurs locaux. C’est une opportunité vraiment incroyable. Des professionnels de haut niveau de Montréal, de Vancouver et de Los Angeles peuvent venir au Manitoba pour travailler et donner des cours en parallèle. Grâce aux crédits d’impôt prévus par cette disposition, la province et le studio sont tous deux gagnants. »
Lynne Skromeda reconnaît donc que le Manitoba a su développer ses atouts pour attirer davantage de productions. « En tenant compte du crédit d’impôt, de la disposition, du taux de change entre le $ américain et le $ canadien et des lieux uniques, ce n’est pas étonnant que des gens veulent tourner leurs films dans notre province. »