Cette nouvelle entente vient avec une bonification de l’enveloppe allouée de plus de 570 000 $ par année. Désormais, le Fédéral versera près de deux millions $ par année au Manitoba pour améliorer les services en français.

La Liberté a discuté de cette entente avec le ministre responsable des Affaires francophones, Glen Simard pour comprendre de quelle manière cet argent pourrait permettre au Manitoba de devenir « véritablement bilingue ».

Le Fédéral a décidé d’augmenter le financement de plus de 550 000 $ par année, quelles nouvelles initiatives ou services pourraient voir le jour grâce à cet argent supplémentaire? 

Nous avons créé six nouveaux postes désignés bilingues dans l’appareil gouvernemental. Il s’agit de deux officiers d’immigration, un producteur, un coordinateur de traduction, un spécialiste de mobilisation et un gestionnaire de projets. Le processus d’embauche est en cours.

Cet été, nous avons embauché cinq étudiants à travers un programme de stage pour des étudiants de l’Université de Saint-Boniface qui sont intéressés à entamer des carrières dans la fonction publique. 

Outre des initiatives dans l’appareil gouvernemental, cet argent va pouvoir aider les organismes qui oeuvrent pour la francophonie manitobaine… 

Nous avons déjà distribué une partie des fonds. En effet, 100 000 $ ont été consacrés à l’Association des municipalités bilingues du Manitoba pour appuyer leur mise en oeuvre du modèle de maturité des municipalités. 60 000 $ pour appuyer des programmes et l’établissement des nouveaux arrivants. 60 000 $ pour Voyage Manitoba, pour l’embauche d’une analyste chargée de coordonner des projets de tourisme en français. 

Nous avons également accordé 55 000 $ pour Soins communs pour soutenir la santé des francophones et 10 000 $ pour Sport Manitoba pour commencer la traduction d’enseignes pour le Temple de la renommée des sportifs manitobains.

Ce sont quelques étapes que nous avons déjà prises. 

« Nous avons créé six nouveaux postes désignés bilingues dans l’appareil gouvernemental. Il s’agit de deux officiers d’immigration, un producteur, un coordinateur de traduction, un spécialiste de mobilisation et un gestionnaire de projets. Le processus d’embauche est en cours. » Glen Simard

Effectivement, il y a plusieurs manières de soutenir la francophonie au Manitoba…

Nous voulions vraiment engager les gens à participer à une province multilingue. Le premier ministre, Wab Kinew, souhaite vraiment que nous soyons une province bilingue, alors tout est envisageable. On veut travailler avec tout le monde pour accomplir ces buts. Ceci est un pas en avant. 

Justement à ce sujet, le premier ministre a indiqué dans votre lettre de mandat, cette volonté de faire du Manitoba une province véritablement bilingue, quels sont les enjeux présents pour parvenir à cette réalité?

Avec les initiatives mentionnées, nous montrons que nous prenons ce mandat au sérieux. Nous devons commencer par établir une infrastructure gouvernementale bilingue pour être capable de soutenir le français au Manitoba. 

Les plus grandes plaintes que nous recevons concernent le fait que les gens veulent des services en français et qu’ils ne sont pas disponibles. Sans infrastructure et sans personnel pour effectuer ce travail, nous ne pouvons pas répondre aux besoins. En mettant ses initiatives en place, nous allons être capables de bouger peu à peu dans cette direction véritablement bilingue. 

Recevoir les services en français ne devrait pas être une chasse au trésor. On entend qu’il y a encore trop d’obstacles. C’est quelque chose que nous ne voulons plus entendre comme gouvernement.

« Ce que je peux dire, c’est que nous avons affirmé que nous sommes prêts à accueillir les immigrants. Des travailleurs, des enseignants, des étudiants qui viendront ici au Manitoba pour vivre et travailler en français. » Glen Simard.

En juillet, le premier ministre Wab Kinew a déclaré à la réunion de la confédération d’Halifax une volonté d’accueillir davantage de demandeurs d’asile francophones, l’Accueil francophone avait alors soulever l’importance de coordonner les services, est-ce que vous avez déjà eu des rencontres avec certaines organismes sur la question des demandeurs d’asile francophones?

Je n’ai pas encore eu la chance de rencontrer ces organismes. Mais, je pense qu’en terme de message, il est assez clair. Le premier ministre a indiqué que le Manitoba est prêt à accueillir des réfugiés surtout des réfugiés francophones. Cela va dans le sens de l’une de nos initiatives en soutien à l’immigration. Nous savons que les groupes communautaires, sur la question de l’immigration, sont efficaces. Mais nous reconnaissons le rôle du gouvernement dans cette question. Nous devons aussi mettre des personnes capables de répondre aux besoins des personnes. 

Cette entente et ce nouveau financement pourraient aider dans cette volonté…

Comme le premier ministre l’a aussi indiqué, nous avons des fonds déjà en place au Manitoba. En plus de la hausse de l’augmentation dans l’entente, d’autres enveloppes sont prévues pour des projets spéciaux. 

Est-ce qu’on pourrait en savoir davantage sur ces projets?

Ce sont des projets visant à soutenir l’embauche de coordinateurs et d’analystes dans les domaines de l’éducation, de l’apprentissage de la petite enfance, de la justice, des relations, des municipalités du Nord, de la fonction publique et de l’immigration. 

Nous recherchons un soutien pour pouvoir le faire. Je crois que c’est clair que nous voulons investir dans la francophonie au Manitoba. 

À l’heure actuelle, pensez-vous que les infrastructures permettent d’accueillir plus d’immigrants? Que ce soient des demandeurs d’asile francophones ou des immigrants qui choisissent le Manitoba? 

Ce que je peux dire, c’est que nous avons affirmé que nous sommes prêts à accueillir les immigrants. Des travailleurs, des enseignants, des étudiants qui viendront ici au Manitoba pour vivre et travailler en français.

Lors d’un évènement culturel à Winnipeg, j’ai rencontré une femme du Congo qui faisait du bénévolat, elle m’expliquait qu’une des raisons pour lesquelles elle avait décidé de s’installer au Manitoba était qu’elle pouvait être servie en français. Ce sont des histoires très humaines.

D’ailleurs, outre l’immigration, nous avons signé une entente avec la Nouvelle-Écosse à Halifax et l’une des choses que nous voulons faire est de poursuivre la collaboration entre les deux provinces afin qu’elles apprennent l’une de l’autre.

Pourtant, il y a encore beaucoup de vives critiques, notamment sur les infrastructures de la santé pour être servi en français ou bien même sur la reconnaissance des diplômes…

Le Manitoba est en train de créer des conditions gagnantes pour être capable d’accueillir davantage de francophones. Si on revient sur la question des réfugiés, lorsque des personnes fuient des conditions défavorables, je pense que nous avons la responsabilité, en tant que pays et en tant que province, de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les accueillir.

Quelles sont les prochaines étapes pour vous, ministre des Affaires francophones, après la signature de cet accord? 

La première est de s’assurer que nous allons combler tous les postes créés. La deuxième est de s’assurer que les personnes bilingues que nous embauchons travaillent en français. Mais aussi de soutenir les groupes communautaires et de collaborer avec eux pour s’assurer que notre plan et le leur sont en synergie. Et si nous devons faire des ajustements, nous les ferons. C’est en travaillant ensemble que nous réaliserons de grandes choses.

Récemment, nous avons organisé un atelier d’apprentissage sur le fait français auquel ont participé 226 fonctionnaires. Le niveau de satisfaction était de 87 %. Il y a un vrai message que nous voulons envoyer au sein de la fonction publique : nous voulons mettre l’accent sur le fait français au Manitoba.