Dans un sondage commandé à la firme Léger, l’entreprise TooGoodToGo a constaté qu’au Manitoba, 87 % des parents affirment qu’une partie du dîner des enfants revient à la maison. Et 50 % d’entre eux déclarent jeter habituellement les restes. Un gaspillage alimentaire qui pourrait être réduit.

TooGoodToGo souhaitait sensibiliser, à l’aube de la rentrée, sur les pratiques à adopter pour réduire ce gaspillage alimentaire. Nicolas Dot, gestionnaire des relations publiques pour l’entreprise, revient sur la démarche. « Les ménages sont le deuxième secteur responsable du gaspillage alimentaire après la vente au détail, restaurants et hôtels. Nous voulions donc mettre le sujet du gaspillage alimentaire au centre de la table avant la rentrée scolaire. C’est une période de changement de routine et on se dit que c’est le meilleur moment d’ajouter une nouvelle routine anti-gaspi. »

Même si les données peuvent paraître choquantes au départ, Nicolas Dot tient à les remettre dans leur contexte. « 87 % des parents disent qu’il y a une portion du lunch qui revient. Cette portion représente 21 % du repas. Le Manitoba est dans la moyenne nationale. Mais évidemment l’objectif est d’être à 0 et d’avoir un maximum de nourriture consommé. Parce qu’il est possible qu’une partie de la nourriture revienne à la maison. Mais dans la mesure du possible, il faut essayer de la consommer. »

Un impact économique aussi

Et pour Nicolas Dot, il y a un double impact : écologique et économique. En effet, d’après le sondage qui est basé sur de l’autodéclaration, environ un tiers des dépenses alimentaires hebdomadaires est consacré aux collations et à la préparation des repas. Ce n’est donc pas négligeable. »

En moyenne, les dépenses alimentaires moyennes par famille manitobaine s’élèvent à 231 $ par semaine. Et 77,5 $ de ce budget est réservé pour la préparation des repas et des collations. Soit 310 $ par mois.

Pour autant, il existe quelques solutions à mettre en place pour éviter que ce gaspillage alimentaire ne devienne trop conséquent. Nicolas Dot suggère le fait d’impliquer de l’enfant. « Dans le sondage, les parents expliquent préparer des portions plus petites pour les repas. Si on implique l’enfant dans la préparation du repas, il pourra évaluer ses besoins qui peuvent varier quand même. Mais si l’enfant participe à l’élaboration de son repas. Il aura peut-être davantage ce rapport à la nourriture et respect à la nourriture.

« Pour revenir à la portion de 21 %, elle diminue de deux points lorsque le repas est préparé avec l’enfant. Il y a donc un effet certain quand l’enfant s’implique. »

L’équilibre alimentaire

Certes l’implication de l’enfant est importante. Mais comment arriver à un certain équilibre alimentaire dans la préparation de son repas? Quelques données sont ressorties de ce sondage. Nicolas Dot observe qu’« au Manitoba, il y a moins de parents qui déclarent inclure des légumes qu’ailleurs au pays. Ce pourcentage est de 43 % au Manitoba contre 55 % à l’échelle du pays. C’est un défi majeur déclaré par les parents manitobains : aspect nutritif et affinité alimentaire des enfants.

« Par exemple, il est possible de rendre la préparation du repas plus amusante. Suivant l’âge de l’enfant, on peut mettre des trempettes d’une certaine couleur, mettre des légumes, couper dans une certaine forme.

« Mais, pour éviter le gaspillage alimentaire, il faut essayer de réduire les produits périssables dans la mesure du possible. Il est possible de le remplacer par des graines, des barres tendres, etc. Une des méthodes qui sont bonnes pour l’environnement et pour l’empreinte carbone, c’est les restes du souper de la vieille. »

Gaspillage alimentaire et insécurité alimentaire

En parallèle, l’organisme pancanadien, Le Club des petits déjeuners expliquait connaître une hausse sans précédent de la demande. Deux réalités sur l’alimentation qui sont pourtant liées quelque part comme le suggère Nicolas Dot. « L’enjeu du gaspillage alimentaire est colossal et celui de l’insécurité alimentaire est de plus en plus compliqué à gérer. Nous pensons qu’en changeant nos habitudes alimentaires sur le gaspillage alimentaire, il pourrait se dégager une synergie sur l’enjeu de l’insécurité alimentaire.

« En revenant au sondage, on voit clairement que les ménages avec des revenus plus aisés gaspillent davantage que les ménages avec des revenus plus modestes. Il doit y avoir un énorme travail de démocratisation de la lutte contre le gaspillage alimentaire pour justement parvenir à ce que les gens mangent à leur faim. »

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