Certains des chiffres provisoires qui ressortent pour l’instant — la génération X ne fait que commencer à entrer dans la soixantaine — pourraient être dus à une amélioration des tests de dépistage, nuancent les chercheurs dans leur étude, parue le 10 juin dans JAMA Network Open. Mais d’autres signes avant-coureurs sont des signaux d’alarme : hausse des taux d’obésité chez cette génération, manque d’exercice, mauvaise alimentation et autres facteurs de risque. 

Pour l’instant, le taux de cancer augmente plus vite chez les membres de la génération X (nés de 1965 à 1980) que chez leurs parents et grands-parents quand ils avaient le même âge. Ce qui veut dire qu’il pourrait en être de même dans une ou deux décennies chez les millénariaux (nés de 1981 à 1996).

L’étude, réalisée par deux biostatisticiens de l’Institut national du cancer des États-Unis, s’appuie sur 3,8 millions de diagnostics de cancers de différentes natures, dans ce pays. Comparativement aux baby-boomers, autant les hommes que les femmes de la génération X semblent se diriger vers un nombre accru de cancers de la thyroïde, des reins et du côlon, en plus du cancer de la prostate pour les hommes. Le côté positif est que les estimations, par rapport à leurs parents, sont vers le bas pour ce qui est du cancer du poumon — ce que l’on pourrait attribuer à la lutte au tabagisme — et pour le cancer du col de l’utérus. 

Une incidence à la hausse de divers cancers, incluant le cancer colorectal chez les moins de 50 ans, avait déjà été notée, remarquait l’an dernier la revue Science News. Il s’agit aussi d’un phénomène qui n’est pas propre aux États-Unis, mais que l’on observe dans d’autres pays riches. Si cette trajectoire se confirme, concluent les deux chercheurs, « l’incidence de cancer pourrait rester élevée pendant des décennies ».