Une fenêtre sur l’évolution biologique, mais aussi sur la variété des virus : aucun d’entre eux n’est de nature à infecter les humains, les plantes ou les animaux.

Ils font en effet partie de ces virus qui, comme c’est le plus souvent le cas, infectent des bactéries et font ainsi leur part dans l’écosystème local : ils contribuent à la biodiversité et à la sélection naturelle, par les transferts de gènes. Comme l’expliquent les auteurs de l’Université d’État de l’Ohio qui sont derrière l’étude, parue dans Nature Geoscience, ces 1705 virus, dont les trois quarts étaient inconnus jusqu’ici, sont des « archives » du passé. 

Ils ont été découverts dans une carotte — un très long tube de glace — extraite du glacier Guliya, sur le plateau tibétain, à plus de 6000 mètres d’altitude. Il a fallu forer jusqu’à 310 mètres dans le glacier pour obtenir ces virus dont l’âge varie entre deux siècles et 41 000 ans. Le décodage de leurs génomes permet du même coup d’obtenir un aperçu des variations dans les populations de ces virus, en fonction des variations du climat local. 

Et pas seulement local : le quart de la liste est composé de virus qui ont suffisamment de similarités avec des virus retrouvés ailleurs dans le monde pour que l’on puisse conclure à l’existence de déplacements à de très grandes distances, que ce soit avec l’aide des oiseaux ou même du vent.

Cela rappelle à quel point les glaciers contiennent probablement des quantités d’informations sur le passé de notre planète. Mais encore faudrait-il les recueillir avant qu’ils n’aient complètement fondu