Forum organisé par le Centre de la francophonie des Amériques à Halifax et en Nouvelle-Écosse du 9 au 15 août.
Consacré au leadership et à l’engagement en français, il s’agit d’un forum entièrement francophone qui a accueille 45 ambassadeurs, âgés de 19 à 35 ans.
La fierté d’être franco-manitobaine est une valeur profondément ancrée chez Nadia Bédard, étudiante en psychologie à l’Université de Saint-Boniface (USB). Dès l’âge de quatre ans, l’étudiante a été immergée dans la langue française grâce à sa communauté et son parcours scolaire. « Je suis extrêmement fière d’être franco-manitobaine, affirme Nadia Bédard. Être capable d’interagir en français, d’écouter de la musique française, regarder des films français, d’assister à des évènements français, c’est un vrai plaisir. »
En changeant de ton, la jeune adulte ajoute « malheureusement, je vois beaucoup d’insécurité linguistique autour de moi car nous sommes une minorité et nous avons un accent particulier quand nous parlons français.
Le bilinguisme : un privilège
« Alors qu’en réalité, c’est complètement normal. C’est pourquoi j’essaye de normaliser et d’encourager la conversation française dans ma communauté autant que possible. »
D’ailleurs, Nadia Bédard met l’accent sur le « privilège d’être bilingue ». Elle souligne les avantages, « dans le monde du travail, par exemple. Si je décide de m’orienter vers l’enseignement, je suis pratiquement assurée d’avoir un emploi car les écoles sont constamment à la recherche d’enseignants francophones. Le bilinguisme facilite également les voyages. Si je voulais déménager au Québec ou simplement visiter un pays francophone, je pourrais certainement m’y retrouver plus facilement que si j’étais anglophone unilingue. »
En participant à ce forum, Nadia Bédard espérait trouver le moyen de relayer cette même fierté au sein de sa communauté. L’évènement comprenait de multiples activités, conférences, panels et ateliers visant à enseigner l’histoire de la langue française dans les Amériques ainsi que la façon de la promouvoir dans sa propre communauté. « C’est important pour moi car je suis mentor à l’USB et j’ai donc la responsabilité d›initier les nouveaux étudiants à la vie universitaire. C’est un grand pas depuis le secondaire. Lors de ce forum, j’ai appris beaucoup de nouvelles activités, comme les brise-glaces, que je peux intégrer dans mon programme. »
Expérience marquante
L’occasion de participer à la formation s’est présentée à Nadia Bédard grâce à un courriel envoyé par la personne en charge du programme de mentorat à l’USB. « Nous étions encouragés à soumettre notre candidature pour le forum. Après avoir effectué quelques recherches sur le sujet, j’ai estimé qu’il s’agirait d’une expérience vraiment marquante pour moi.
« J’ai alors préparé et envoyé une lettre de recommandation, mon CV, ainsi qu’une lettre expliquant pour-quoi je devais être choisie. Et j’ai été prise! », raconte Nadia Bédard avec enthousiasme.L’étudiante affirme qu’elle est heureuse de vivre au sein d’une communauté qui offre des occasions de parler français, comme dans les restaurants, avec certains employés, lors des soirées au Centre culturel franco-manitobain et d’autres encore. Cependant, elle précise qu’il « existe toujours place à l’amélioration. J’aimerais voir plus d’éducation, de programmes et d’engagement en français pour que la communauté puisse vraiment s’épanouir. »
Sa participation au forum représente une étape significative dans la vie de la jeune adulte. « C’est mon premier voyage solo et je ne connaissais personne. Mais c’était tellement excitant de pouvoir y participer. Je me souviendrai toujours de cette expérience », confie Nadia Bédard.
Elle se réjouit de voir les communautés minoritaires françaises se rejoindre et espère pouvoir appliquer ce qu’elle a appris pour enrichir la culture dans sa propre communauté à son retour.