Cependant, la sécurité des eaux reste un sujet important, qui touche tous les citoyens manitobains à longueur d’année. 

Le 19 août 2024, le Premier ministre Wab Kinew et le ministre des Relations avec les municipalités et le Nord, Ian Bushie, annonçaient un investissement de 5 millions $ pour la piscine communautaire de Thompson, une nouvelle installation conçue pour servir les résidents de Thompson et de la région du Nord. La mairesse de Thompson, Colleen Smook, disait que le nouveau centre aquatique, qui rem-placera la piscine Norplex, fermée en 2019, « offrira aux personnes qui vivent et travaillent dans le nord du Manitoba un moyen amusant et sûr de rester actives tout au long de l’année et disposer d’une installation moderne et accessible pour des loisirs à faible coût. » 

Wab Kinew ajoutait que c’est « également un inves-tissement dans le l’avenir du nord. » 

« Il y a plein de jeunes dans la ville, de membres Premières Nations et du monde d’autres communautés qui ont besoin de ces infrastructures », a-t-il dit. 

La construction du centre aquatique devrait également donner la chance à ces jeunes de suivre des cours de natation à longueur d’année. La Société de Sauvetage du Manitoba (SSM) souligne l’importance pour les gens de tous les âges de savoir nager et de connaître les paramètres de sécurité aquatique, afin de diminuer les taux de noyade dans la province. 

Sensibiliser les nouveaux arrivants 

Dr Christopher Love, coordonnateur de la gestion de l’eau et de la sécurité pour la Société de sauvetage du Manitoba, en dit plus sur le mandat de son organisme. « Nous offrons une grande variété de programmes pour faire passer notre message en travaillant avec les piscines de la province. Elles fournissent notre programme en matière de formation des maîtres-nageurs et des sauveteurs et pour organiser des cours de natation », explique-t-il. 

« Pour les nouveaux arrivants, nous menons des actions de sensibilisation auprès des organisations qui les aident dans leur intégration. En moyenne nous touchons entre 1 500 et 1 800 nouveaux arrivants chaque année par le biais de présentations sur la sécurité dans l’eau pendant les mois d’été, ainsi que sur la glace et les eaux froides pendant les mois d’hiver. » 

« La natation est un excellent exercice pour la santé mentale, mais c’est aussi une compétence qui peut vous sauver la vie si vous vous retrouvez en difficulté dans l’eau. » 

Le Dr Christopher Love affirme qu’il n’y a cependant aucune loi qui rende obligatoire le fait de savoir nager dans la province. « Nous pouvons faire des recommandations, mais comme nous n’avons pas d’autorité légale, ce n’est pas une obligation. Ce serait aussi déraisonnable de légiférer, car certaines personnes n’ont peut-être pas la coordination nécessaire ou un accès à une piscine. » 

L’impact de l’alcool n’est pas à négliger 

Selon une statistique de la Société de Sauvetage du Manitoba, environ 30 % des noyades sont dues à des personnes qui ne savent pas nager ou qui ont de faibles capacités de natation dans des endroits non surveillés. 

« Il y a trois principaux facteurs liés aux noyades : le fait de ne pas savoir nager bien sûr, le fait d’être seul et l’influence de l’alcool. » 

En effet, le dernier point peut être sous-estimé, mais pour les personnes âgées de 15 à 64 ans, plus de la moitié, soit 57 % des noyades, sont dues à la consommation d’alcool. Des accidents peu-vent notamment arriver aux personnes consommant de l’alcool sur des navigations de plaisance. 

« En fait, c’est pire que de conduire en état d’ébriété, car les effets de l’intoxication alcoolique sont amplifiés. Il est beaucoup plus facile d’être désorienté après avoir bu en faisant du bateau à cause de l’action des vagues, du vent et du soleil, qui se combinent pour augmenter les effets de l’intoxication sur le corps. Il est donc plus probable que quelqu’un ait des problèmes, que ce soit en nageant, en faisant du bateau ou en pratiquant toute autre activité au bord de l’eau. » 

« Chaque année, la SSM fait équipe avec les forces de police du Manitoba et d’autres provinces du pays pour ce que l’on appelle l’opération Eau sèche », souligne le Dr Christopher Love qui fait régulièrement de la sensibilisation sur ce sujet avec l’appui de cette initiative lancée par le Conseil canadien de la sécurité nautique. 

« Tout comme il faut sensibiliser les gens à la conduite en état d’ébriété, nous faisons de l’éducation pour que les gens comprennent le message », conclut le Dr Christopher Love.