Inspiré de ce modèle d’entrepreneuriat, Joseph Hervé Ahissou a décidé de se lancer à son tour avec son entreprise MonKanvo.
Il suffit souvent d’une rencontre dans une vie pour tout faire basculer. C’est un peu l’histoire de Joseph Hervé Ahissou. Originaire du Bénin, lors d’un congrès, il rencontre Miguel Vielfaure. Les deux accrochent et développent une amitié. Cette amitié mènera Joseph Hervé Ahissou à choisir d’immigrer au Canada, plus précisément au Manitoba pour travailler pour Etchiboy.
Une expérience dans l’entreprise de textile qui l’a très vite inspiré à démarrer sa propre entreprise. Son expérience dans le textile certes et aussi une anecdote douloureuse comme il l’explique. « Il y a une petite anecdote derrière la création de mon entreprise. Lorsque je suis arrivé au Manitoba, c’était l’hiver. J’ai marché de la rue Hamel à l’hôtel de ville et je suis retourné sur la rue Hamel. Je me suis brûlé les cuisses. J’étais mal habillé avec les mauvais matériaux.
« En Afrique, en général, quand tu veux te faire une robe, tu vas au marché, tu achètes le matériau et tu vas chez le tailleur. C’est le concept. Et je voulais offrir quelque chose de similaire ici, je voulais personnaliser des vêtements, des chaussures pour l’hiver avec des patrons de l’Afrique. »
C’est de cette manière qu’est né MonKanvo, Joseph Hervé Ahissou donne l’expli-cation derrière le nom. « MonKanvo est un mélange de deux langues, le français et le fongbé, une langue du Bénin. Mon marque la possession et Kanvo veut dire textile. »
MonKanvo propose donc des vêtements, des chaussures et d’autres accessoires en laine d’alpaga. Dans son lancement d’entreprise, Joseph Hervé Ahissou a pu compter sur Miguel Vielfaure pour l’appuyer. Une aide qui coulait de sens pour Miguel Vielfaure. « Si je vois quelqu’un de motivé à se lancer en entrepreneuriat, je suis prêt à aider. Quand j’ai voulu commencer, j’ai contacté des relations de mon père, ils m’ont donné des clés de leur réussite. J’ai été chanceux. Et je veux aider d’une certaine manière aussi. Joseph est quelqu’un de très motivé.
« Et puis, aujourd’hui, quand je vois les produits de Joseph, je suis pas mal impressionné par la qualité. Je ne m’attendais vraiment pas à ça, surtout sur les nouveaux produits comme les souliers. »
Joseph Hervé Ahissou est d’ailleurs très reconnaissant de cette chance. « Avoir une entreprise ça ne se fait pas du jour au lendemain, Etchiboy est un peu mon repère. Je me sers de son expérience pour éviter quelques problèmes et surtout pour les bons coups. »
Des liens humains
D’autre part, Joseph Hervé Ahissou sait qu’il peut compter sur un véritable appui dans sa communauté d’adop-tion. « J’ai aussi la chance d’être dans une communauté francophone où il y a des occasions. Comme Noir et Fier, c’est un évènement qui m’a permis de me faire connaître. Lors de la première édition, en 2023, j’ai montré mes premiers échantillons et le Musée canadien pour les droits de la personne n’a pas hésité à acheter mes produits tout de suite. C’est un de mes premiers clients. Il y a de très bons retours. Alors je dois dire un grand merci pour cette occasion. »
Joseph Hervé Ahissou précise aussi que « pour la fabrication de chaussures, il faut compter environ un mois et demi voire deux. Mais à travers les patrons, c’est possible de raconter des histoires. Par exemple, il y a un tissu, bolingan qui veut dire amitié, amour, solidarité. Quelqu’un à qui tu veux signaler ton amitié, tu peux personnaliser quelque chose dans ce tissu.
« Par ton tissage, on peut identifier ton ethnie, ton rang social, etc. Chaque noeud de tissage représente un humain et son histoire, en fin de compte, je raconte ma culture dans ce tissage. »
Miguel Vielfaure souhaite aussi ajouter que « tous les textiles MonKanvo sont faits par MonKanvo. Rien n’est importé. Tout est créé du début à la fin. Ce sont des produits assez uniques. »
Pour l’instant, les produits de MonKanvo sont uniquement disponibles en ligne sur le site de l’entreprise. Joseph Hervé Ahissou compte bien sur le bouche-à-oreille de la communauté pour faire connaître ses produits. « Quand les gens voient mes produits sur des personnes, certaines vont demander où ils ont trouvé ça. Et là, il y a un vrai lien qui peut se faire. Je suis très optimiste. »