J’ai voulu vivre une nouvelle expérience pour l’été, et j’ai trouvé que le faire en français serait un atout », résume Samba Basse. En plus de sa volonté de se faire des amis francophones, le jeune de 17 ans a voulu une opportunité de pratiquer sa langue davantage. « Je trouve qu’il y a beaucoup d’anglicismes à Winnipeg, même dans les écoles francophones. Les étudiants parlent beaucoup en anglais. »

Samba Basse mentionne que dans son entourage, c’était devenu « rare » pour lui de voir un groupe de jeunes parler en français hors de l’école. « Le français, c’est ma première langue. Mais plus les années avancent, moins je parlais la langue, car il n’y avait pas cet aspect social en français. L’éducation se faisait en français, mais en dehors des classes on parlait carrément en anglais. Le français était devenu quelque chose de formel pour moi, et en perdant cette habileté de m’exprimer couramment en français, je m’exprimais automatiquement en anglais en situations sociales. »

« C’est plus facile d’encourager les jeunes de l’école primaire de socialiser en français, mais c’est plus difficile de changer ses habitudes et faire l’effort au secondaire, on est habitué à parler en anglais entre amis », explique-t-il.

Le jeune winnipégois suggère qu’apprendre le français de façon « moins formelle » dans le milieu académique, en apprenant des expressions et en faisant plus d’activités avec les étudiants, est ce qui « encouragera les jeunes à socialiser en français », selon lui.

Une initiative pour promouvoir la langue

Pour créer du changement dans son entourage, Samba Basse a décidé de passer à l’action. « Le changement commence avec soi-même, il fallait que je prenne l’initiative de changer mes propres habitudes. Quand j’ai remarqué que mon français souffrait, j’ai fait l’effort de trouver du travail en français et de m’impliquer dans des activités et initiatives francophones. S’inscrire dans le Forum des jeunes ambassadeurs et ambassadrices, dans le concours Lance ton balado, et de me mettre dans des milieux francophones hors de l’école m’ont vraiment aidé à retrouver ma langue. Maintenant je me trouve à regarder des films et à changer mes réseaux sociaux en français. »


Par le biais de jeux et d’activités plus sérieuses, les jeunes du Forum national des jeunes ambassadeurs et ambassadrices ont pu participer à des conversations sur le français et leur impact social. « L’expérience au forum était vraiment géniale. Une des activités était de créer notre propre projet pour promouvoir la langue dans notre communauté. »

Pas de « bon français »

Samba Basse suggère que le stéréotype qu’il y a du « bon français », c’est ce qui rend les gens nerveux à le parler. « Il y a beaucoup de gens qui veulent apprendre le français, mais ils craignent d’être jugés. Surtout ceux qui apprennent le français dans des écoles d’immersion ou plus dans leur vie comme deuxième langue. Lors de notre première journée formation au forum, nous avons abordé l’insécurité linguistique et comment le français, peu importe les accents, est accepté. »

Samba souhaite continuer dans ses efforts dans la promotion du bilinguisme et de la francophonie en initiant des conversations en français avec ses pairs. En organisant des soirées cinéma et autres activités entre amis. Ce qu’il conseille aux gens qui souhaitent faire l’effort à améliorer leur langue est de « ne pas s’inquiéter sur le niveau du français, mais de juste essayer et prendre l’initiative de le parler ».

Il encourage les jeunes à pratiquer le français et à s’y engager, car « ça ouvre les connexions, des amitiés, des possibilités ».