À la Villa Youville, la Boutique des chênes existe maintenant depuis plus de trois mois. C’est lors d’une visite d’un établissement pour aînés à Saskatoon que l’idée du projet a vu le jour.

Finalement, c’est le 31 mai dernier que la boutique a été inaugurée.

Yann Boissonneault, le directeur général de la Villa Youville, raconte. « On a vraiment été impressionné par la communauté et cette boutique qui était une destination, pour les résidents comme pour leurs familles ».

De retour à Sainte-Anne, à la vue de l’espace disponible au sein du centre de soins de longue durée, la volonté de mettre en place ce nouveau service s’est imposée.

« C’est une nouvelle destination, qui offre une nouvelle activité pour nos résidents et leurs familles. Et c’est aussi une nouvelle source de revenus pour nous en tant qu’établissement à but non lucratif. » Le directeur ajoute que, dans un domaine de santé sous-financé, « on a besoin de toutes les sources de revenus possibles ».

Toutefois l’intérêt principal, c’est l’apport de la boutique pour les aînés de l’établissement. « Pour certains, la boutique représente une opportunité de vendre leurs œuvres. Plusieurs de nos artisans vivent à la Villa Youville. Pour d’autres, c’est une destination où ils peuvent se rendre et magasiner. » C’est le second objectif de l’initiative : entretenir le lien entre les résidents et l’ensemble de la communauté.

Et il semblerait que c’est mission accomplie. C’est en tout cas ce qu’affirme Celeste Pattyn, gestionnaire du projet de la boutique.

« Nous avons toujours des nouveaux vendeurs et ça, ça donne une bonne raison aux aînés pour sortir de leur chambre. Ils aiment ça et ils indiquent parfois quels articles ils aimeraient trouver dans la boutique.

« Ça aide vraiment nos aînés, ça leur donne quelque chose qu’ils attendent avec impatience. »

Vers un agrandissement

La boutique est appelée à vendre un petit peu de tout. Les objets mis en vente dépendront entièrement des membres de la communauté. On y trouvera exclusivement des produits locaux, indique le directeur. « Ça peut être du linge, jusqu’à des produits alimentaires, des savons, des chandelles, des bijoux ou encore des sculptures en bois, par exemple. » En bref, autant de possibilités qu’il y a d’artisans dans les environs de la Villa Youville.

De plus, la boutique est tenue par des bénévoles, dont plusieurs sont des résidents. Un point que tient à souligner Yann Boissonneault : « C’est important de demeurer actif en vieillissant, et la Boutique des chênes leur en donne la possibilité. »

Toutefois, Celeste Pattyn confie tout de même que trouver des bénévoles consti- tue aussi un défi. « Cet été nous avons eu des étudiants qui sont venus tenir la bou- tique, mais nous sommes un peu embêtés maintenant que l’école a repris. »

En attendant de recruter assez de volontaires, ce à quoi Celeste Pattyn travaille activement, la boutique est ouverte du mercredi au samedi de 13h à 16h et de 13h à 15h les samedis.

« On garde ces horaires parce que nous sommes quatre à gérer la boutique en ce moment. »

D’autre part, pour ajouter davantage au dynamisme, un « café parisien » devrait voir

le jour, adjacent à la boutique, dans le courant de l’automne.

« Encore une fois, il s’agira d’une nouvelle destination pour nos résidents et d’un atout pour le personnel, les familles qui visitent, mais aussi pour la communauté. On veut que la communauté de Sainte-Anne vienne à la Villa Youville. »

Toujours dans une optique d’agrandissement, l’établissement devrait présenter un plan stratégique cet automne.

De bon augure

Pour Marie-Cécile Alvarez, gestionnaire en développement économique communautaire pour le Conseil de développement économique des municipalités bilingues du Manitoba (CDEM), l’ouverture de cette boutique et les perspectives de développe- ment de la Villa Youville sont de bon augure.

D’abord ce projet est inté- ressant d’un point de vue économique. « En effet, ça se passe à l’intérieur de la Villa Youville, mais c’est ouvert au public. Comme la boutique se concentre sur les produits locaux, ça va permettre de dynamiser l’économie locale, ça va aussi potentiellement permettre d’amener des gens à se rendre à la Villa, même s’ils n’y ont pas forcément de proches. C’est une très bonne initiative, pour la Villa Youville et plus largement pour la Ville de Sainte-Anne. »

Étant le principal employeur de la ville, le centre de soins de longue durée se fait un peu le miroir de la situation au rural, estime Marie-Cécile Alvarez. « Sainte-Anne n’est pas loin de Winnipeg, il y a une communauté très accueillante, en partie francophone. Je pense que Sainte-Anne va beaucoup se développer dans les prochaines années. Il y aura de plus en plus de monde qui envisagera d’aller habiter au rural. »

La gestionnaire en développement économique du CDEM ajoute que le profil de Sainte-Anne est le même pour toutes les municipalités rurales qui bordent Winnipeg.