Par Hugo Beaucamp et Ophélie Doireau

C’est désormais Crystal Desrosiers qui assurera ce poste après une décennie de Paulette Duguay. Un moment marquant pour l’organisme. 

Membre du CA depuis 2008 et présidente depuis 2014, Paulette Duguay aura marqué l’UNMSJM à sa manière. Mais ce ne sont pas des adieux. Simplement des aurevoirs pour celle qui était remplie d’émotion lors de l’AGA. 

« Je ne saurais jamais exprimer ma gratitude pour ces dernières années avec vous. J’ai fait de belles rencontres et des amitiés bienveillantes. Ce fut un honneur et un privilège pour moi de servir l’Union. »

Elle ne pouvait pas partir sans un dernier conseil pour la nouvelle présidente, Crystal Desrosiers. « Nous menons un travail important. Je sais que c’est un travail bénévole. Mais nous portons le poids de nos familles, de nos parents, de nos grands-parents. Nous avons donc une grande responsabilité qui doit se faire avec beaucoup de plaisir. 

« Il est clair que nos liens du passé doivent nous guider pour l’avenir. » 

Une réconciliation avec la Fédération métisse du Manitoba

Crystal Desrosiers est consciente de la tâche qui repose désormais sur ses épaules. « Prendre ce rôle n’a pas été décidé en une nuit. J’ai toujours eu l’Union à cœur, l’Union me remplit d’énergie. C’est important dans ma vie. » 

Pour ce qui est des priorités et des prochaines étapes, Crystal Desrosiers dévoile les siennes. « Je pense qu’un élément important, c’est la réconciliation entre l’Union et la Fédération métisse du Manitoba. C’est quelque chose que j’ai toujours voulu faire et je pense que cette année sera l’occasion de progresser de ce côté-là. Je veux aussi entendre nos membres et voir où sont les besoins. »

Somme toute, il ne s’agit pas d’une rupture entre l’UNMSJM et Paulette Duguay, elle assure que « si les membres du CA veulent toujours de ma participation, je suis partante pour un rôle d’Aînée ou de présidente sortante. Je ne vois pas quitter d’un seul coup. L’Union fait partie de ma vie. 

Engagée depuis 2008

« En 2008, je ne pensais même pas à me joindre à l’Union. C’est grâce à Bernard Bocquel, qui m’a convaincue de m’engager, que j’ai sauté le pas. Par la suite, l’esprit de l’Union, le respect des anciens, tout ceci m’a tellement impressionnée, je ne m’attendais pas à passer autant de temps à l’Union. »

Il faut dire que dans la vie de Paulette Duguay, l’UNMSJM a toujours eu une place spéciale. « Ma tante a été présidente de l’Union, mon grand-père en a été le secrétaire, mes arrière-grands-parents étaient souvent impliqués avec l’Union. Je le savais. Mais ce n’était pas ancré en moi avant que je m’engage concrètement dans l’organisme. »

Au cours de la décennie de son mandat, plusieurs faits ont marqué Paulette Duguay. « Lorsque notre financement de base a été accepté par Patrimoine canadien, c’était un grand moment. Jusqu’alors nous fonctionnions juste avec des octrois ponctuels, des fonds limités. Grâce à ce financement de base de 125 000 $ par année, c’était un moment marquant. Nous avons pu louer un bureau pour la première fois de l’histoire de l’Union, nous avons pu embaucher des employés pour la première fois. C’était une étape que nous franchissions. 

« Nous avons aussi pu tisser des liens avec les francophones du Manitoba pour développer davantage de relations. C’était important d’être reconnu comme partenaire de cette francophonie. »

Un léger regret

Et dès que l’UNMSJM était suffisamment solide financièrement, elle a pu offrir davantage d’activités aux membres de l’organisme. Paulette Duguay évoque particulièrement les camps de canotage. « C’était une façon d’offrir aux jeunes un retour à la nature. Il y a beaucoup d’apprentissages sur comment survivre dans la nature. Le premier camp a été un énorme succès alors nous avons décidé de continuer à l’offrir. C’est aussi une excellente manière de développer les traditions métisses. »

Il y a toutefois un léger regret dans le mandat de Paulette Duguay, qu’elle souhaite transformer en espoir pour la prochaine présidence. « Mon espoir pour l’Union est que nous offrions des cours de rattrapage de français pour les Métis qui ont perdu leur langue au cours des années. Il y a beaucoup de Métis qui portent des noms francophones. Mais qui ont perdu leur langue au fur et à mesure des années. Ce seraient des classes fascinantes entre Métis. »

(1) Le CA est composé de Crystal Desrosiers (présidente), Justin Johnson (vice-président), Joël Tétrault (secrétaire), Daniel Dupont (trésorier), Christine Graff (adjudance), Eric Plamondon, Beaudry Labossière, Barney Morin et Mona Moquin (conseillers et conseillère)

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