Un honneur qui souligne les excellents résultats scolaires d’élèves et d’étudiants canadiens. Quelques semaines après l’annonce, l’étudiante avait encore du mal à réaliser.

C’est grâce à une moyenne générale qui se situe entre « 94 ou 96 » sur 100 que Renelle Saurette a obtenu cette importante distinction. « J’ai encore du mal à y croire. D’autres camarades avaient des notes aussi hautes que les miennes et je reste encore choquée quand je pense que c’est moi qui ai pu avoir la médaille. »

Renelle Saurette a commencé son parcours scolaire à l’École Sainte-Agathe avant de faire son secondaire à l’École/Collège régional Gabrielle-Roy (ÉCRG). L’écrivaine de renom a d’ailleurs, comme Renelle Saurette, reçu la Médaille académique du Gouverneur général. « C’est un peu cool ça », dit l’étudiante, surprise de l’apprendre.

Si la populaire autrice a excellé avec les mots, c’est plutôt dans les sciences que Renelle Saurette, 18 ans, voit son avenir. « Spécifiquement, la biologie », précise-t-elle. « Mon père est le propriétaire d’une ferme, peut-être que ça a joué dans le fait d’aimer cette matière. Mais, j’ai aussi toujours été intéressée par la médecine et comment le corps humain fonctionne. C’est vraiment ça qui m’a donné le goût de la biologie. »

Des semaines d’école manquées

L’attrait pour l’apprentissage du corps humain n’est pas dû au hasard pour Renelle Saurette. Celle qui vient du petit village d’Aubigny, situé dans la Municipalité rurale de Morris à une cinquantaine de kilomètres au sud de Winnipeg, a connu dans le passé certains défis personnels qui lui ont permis d’être qui elle est aujourd’hui. « En 8e année, j’ai commencé à avoir beaucoup de douleurs au genou. À cette époque, je jouais plus de sept sports différents. Puis, ça a mis du temps, mais on m’a diagnostiquée avec l’OCD, l’ostéochondrite disséquante (1). Ça m’a obligée à avoir une chirurgie en 9e année, ça m’a fait manquer l’école. En 11e année, j’ai eu besoin d’une greffe. J’étais sur une liste pour attendre un donneur qui serait un bon match pour moi. J’ai à nouveau manqué plusieurs semaines d’école et j’ai arrêté les sports. »

Si ça a été « triste » pour elle d’arrêter les sports, Renelle Saurette a pu tout de même en conserver un. « J’ai deux chevaux à la maison, donc je fais encore de l’équitation. À la place, je me suis plutôt investie dans des comités pour être certaine de ne pas aller trop fort sur mon genou. »

Alors que c’est sa réussite scolaire qui est mise de l’avant à travers cette Médaille, Renelle Saurette souligne aussi le soutien qu’elle a reçu de ses camarades de classe qui lui ont permis de ne pas prendre trop de retard dans son cursus scolaire malgré ses absences. « Chaque journée, je parlais avec mes amis, mais aussi mes enseignants pour voir ce que je pouvais rattraper comme devoirs. Comme ça, quand je suis retournée à l’école, je n’avais pas une grande charge à rattraper. Donc dans mon lit, je faisais des devoirs et je regardais des vidéos. »

Future chirurgienne?

Fière Métisse de la rivière Rouge, Renelle Saurette a aussi pu développer une partie de cette identité grâce aux sports. « Métisse et francophone, c’est très important pour moi. En tant que Métis, nous chassons et nous pêchons près de notre ferme. Nous avons du respect pour la terre, c’est grâce à elle que la ferme peut exister. Aussi, une expérience marquante a été quand mon petit frère a monté une équipe de volleyball métisse pour les Jeux autochtones de l’Amérique du Nord de 2023 à Halifax. On y est allé en famille, ça m’a fait découvrir encore un peu plus cette partie de moi. »

À l’avenir, Renelle Saurette espère encore avoir d’autres occasions de développer cette identité métisse.

En attendant, depuis la rentrée scolaire, elle fait un baccalauréat en sciences générales à l’Université de Saint-Boniface (USB). Elle vise ensuite obtenir une place dans la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. « La chirurgie m’intéresse beaucoup », affirme-t-elle. « Je pense que c’est lié à mon genou, j’ai pu voir directement ce que les médecins ont fait. Ça m’a vraiment aidée et je veux pouvoir aider aussi. »

Et aider, Renelle Saurette compte le faire au Manitoba après ses études. « J’aimerais pratiquer dans ma province et j’espère pouvoir encore vivre au rural. Je veux aussi pouvoir exercer en français. Je me souviens de ne pas pouvoir communiquer en anglais avant mes 6 ans peut-être. Mais notre médecin de famille parlait français, je pouvais parler avec lui. C’était un luxe pour nous et c’est surtout mieux pour nos soins. »

(1)  L’OCD, c’est en résumé la détérioration progressive du cartilage. Plus précisément, sous le cartilage se retrouve l’os sous-chondral sur lequel repose l’articulation.