Un spectacle qui aborde des thèmes intimes et profonds, le tout avec le sens de l’humour bien connu de l’artiste.  

Après BLINDSIDE en 2022, Stéphanie Morin-Robert est de retour sur la scène du TCM jusqu’au 26 octobre (1). Après avoir rodé des parties de ce spectacle au Fringe, c’est la première fois que la comédienne s’apprête à jouer cette représentation au complet. « C’est tout nouveau, je me sens un peu fébrile. Et c’est toujours spécial d’imaginer qu’un public va voir le tout début de cette pièce, car je prévois de le jouer longtemps », confie-t-elle.

Fragilité, vulnérabilité, mais aussi force et conviction font partie des éléments qui ont aidé à la construction de ce spectacle qui évoque notamment la maternité de l’artiste. « Je travaille toujours sur des choses qui me rendent inconfortable et qui me poussent hors de ma zone de confort. Cette fois-ci, ça a été la maternité, j’ai deux enfants de 4 et 6 ans. Je suis là-dedans, j’apprends chaque jour. Cette transition de devenir maman et tous les questionnements que ça fait remonter : mon histoire, ma jeunesse, ce que j’ai vécu. Il y a tout ça en ce moment, et je vis à travers ces sentiments. »

Une histoire, deux personnages

VENTRE MOU met de l’avant deux protagonistes principaux aux histoires parallèles : elle-même, Stéphanie Morin-Robert qui vit l’aventure de la grossesse et aussi un monsieur plus âgé, son arrière-grand-père. « Il est dans son sous-sol et il aime faire du karaoké. Lui comme moi avait une prothèse oculaire. On parle donc de tout ce qui est héréditaire. » Très jeune, Stéphanie Morin-Robert a eu un cancer sur la rétine de l’œil, et depuis elle porte un œil de vitre.

« Il est représenté par un personnage un peu bouffon, clownesque, mais aussi en marionnette. Ces deux histoires vont éventuellement se rejoindre et l’on plongera dans un univers plus abstrait pour partager les émotions de cette relation et ce que ça représente dans ma vie en tant que mère », ajoute la comédienne.

Si certains tabous voire même des traumatismes sont évoqués dans la pièce, Stéphanie Morin-Robert rappelle tout de même que l’on rit aussi. Un rire qui permet la réflexion. « C’est très drôle! Et par le rire, l’on se rend au cœur du sujet de la pièce : je suis une mère qui veut protéger ses enfants. Le rire, c’est contagieux, on est plus relaxé. Puis avec le rire, on vocalise des émotions qui ne sont pas toujours drôles. Ça ouvre un accès aux émotions. »

Des sujets difficiles abordés avec humour

Alors, comment écrire un spectacle si personnel? Face à un parcours de vie parsemé d’obstacles, comment trouver les mots pour raconter son histoire? « Il n’y a pas nécessairement besoin de prendre du recul, je laisse surtout d’autres gens rentrer dans le processus. C’est ma vie, mon univers, mais je me laisse de la flexibilité. On peut exagérer l’histoire, les personnages, changer l’ordre chronologique. En faisant ça, le public se sent plus à l’aise. »

Après un long processus, Stéphanie Morin-Robert se sent prête à partager son histoire. « Écrire là-dessus encore et encore, ça fait du bien, ça normalise », dit-elle.

Capable de jouer dans les deux langues, VENTRE MOU devient SOFT SPOT en anglais. Celle qui a reçu des conseils de Micheline Marchildon pour la dramaturgie et à la mise en scène, explique ce que pouvoir jouer dans les deux langues lui apporte.

« Micheline m’a aidée dans les émotions, mais aussi l’écriture qui doit arriver au bon moment dans l’humour. Je dis des choses très crasses sur la grossesse et elle est un peu plus gênée donc on a trouvé un bon entre-deux (rires). J’ai l’impression d’avoir un personnage différent en français et en anglais. Et je fais toujours des découvertes dans les deux langues. Parfois, ça se traduit très bien d’une version à l’autre et parfois, non. Et parfois, faut complètement réécrire pour être le plus précis et c’est là que les versions s’enrichissent. »  

(1) Informations et billetterie : https://www.cerclemoliere.com/evenement/ventre-mou. VENTRE MOU est conseillé à un public âgé de 16 ans et plus.