Aujourd’hui âgée de 27 ans, cela fait trois ans maintenant, qu’Alexis Chaput a pris la décision de ne plus boire d’alcool. Une décision aux conséquences évidemment positives sur sa santé, mais ce n’était pas vraiment la motivation principale derrière cette résolution.
Alexis Chaput, a grandi et vit toujours en campagne, dans la ville de Sainte-Anne précisément. Alors qu’elle se remémore ses sorties à l’âge de 18 ans, la jeune femme constate qu’autour d’elle, « boire était presque un passe-temps ».
« Certains de mes proches boivent, confie-t-elle. Et c’est assez commun de conduire et de boire en campagne. Et je n’ai pas réalisé que ce n’était pas normal avant d’avoir 18 ans. »
Très vite, Alexis Chaput, artiste visuelle à ses heures perdues, réalise d’abord qu’elle est capable de s’amuser avec ou sans alcool. Mais surtout : « J’ai toujours voulu être la personne qui gardait les gens en sécurité. »
Prendre la décision d’arrêter
Avec le constat que ses amis sont trop nombreux à boire et conduire, la menace d’un accident de la route, ou d’une infraction se fait trop importante pour Alexis Chaput.
« J’ai décidé de ne plus boire du tout et de devenir une option pour les gens qui ne parviennent pas à prendre la décision de ne pas boire. »
Après tout, elle le reconnaît elle-même, mais il est parfois difficile pour les gens, qu’ils soient jeunes ou pas, de refuser un verre. Que l’on en consomme pour des raisons sociales, pour s’oublier un peu ou bien parce que l’on aime ça, l’alcool peut s’avérer difficile à éviter. Pas pour l’artiste franco-métisse.
« Boire pour moi c’était juste un moyen de faire partie du groupe. Je n’aimais pas être saoule, je n’aimais pas les lendemains matins. Je n’avais pas besoin de boire, je n’aimais pas ça en fait. Et comme je le disais, certains de mes proches, boivent alors c’était déjà rédhibitoire pour moi. »
Si les premières années, les proches d’Alexis Chaput ont eu un peu de mal à comprendre le fait qu’elle ne boirait plus. Elle-même a eu du mal à l’exprimer par peur de paraître « prétentieuse », ou moralisatrice. Mais finalement, « mes proches sont fiers », assure-t- elle.
À pour les ramener chez eux
Comme mentionné plus tôt, l’objectif d’Alexis Chaput est surtout de se rendre disponible pour ramener sains et saufs ses amis ayant trop bu pour conduire. À cette fin, la jeune femme se rend disponible.
« Je garde toujours mon téléphone sur moi, en particulier le soir les fins de semaine en été où je sais que je vais avoir des amis qui vont sortir et m’appeler. »
De fait, certaines périodes sont plus propices aux sorties et à la consommation d’alcool. À l’occasion d’un festival, ou pendant les fins de semaine estivales. Au cours de l’été dernier, Alexis Chaput dit avoir ramené entre 6 et 8 personnes. « Une douzaine » sur l’année entière.
Pour s’assurer que ses amis rentrent chez eux en toute sécurité, la Franco-Métisse doit parfois faire le choix de sacrifier une nuit de sommeil.
« Je mets l’alarme de mon téléphone très forte. Et puis je ne dors pas très profondément, alors quand ils m’appellent je bois une grande gorgée d’eau, je prends un petit goûter, je mets ma musique et je leur apporte des bouteilles d’eau.
« Je préfère être réveillée pour eux autres plutôt que de dormir et de m’inquiéter en me demandant comment ils vont rentrer chez eux. »
Au moins de cette façon, même si la nuit est plus courte, elle est bien meilleure. « Je dors mieux quand je sais que tout le monde est rentré. »