Avec des informations de Jonathan Semah

The NOLA Projet, est l’organisme derrière la mise en place de cette exposition itinérante qui s’invite un peu partout dans le monde.

Manuela Clement-Frencia est cofondatrice de The NOLA Project, elle revient sur la genèse de ce projet d’exposition qui lutte pour que les jeunes filles du monde entier n’aient plus à se battre pour accéder à l’éducation.

« Nous sommes toutes et tous passionnés d’éducation. C’est un droit fondamental sans lequel aucun autre droit ne peut être exercé. Nous sommes aussi passionnés de photographie. Alors nous utilisons l’art pour porter des projets d’éducation et sensibiliser les publics. »   

En 2012, Manuela Clement-Frencia se rend dans un camp de réfugiés au Kenya où elle assiste à des cours de rattrapage. « J’ai rencontré des jeunes filles, des mères, des frères et des sœurs et là j’ai eu une épiphanie. J’ai entendu que ces filles avaient les mêmes rêves que les filles de Montréal ou de Winnipeg. »

Cette réalisation conforte la photographe dans l’idée que le monde soit mis au courant de ça.

Des histoires de résilience

Dans l’exposition qui quittera les locaux de l’Alliance française le 15 novembre, des portraits noir et blanc de 8 jeunes filles. Des jeunes filles que l’équipe de NOLA Project est allée rencontrer au Lesotho et au Togo.

« Nous avons rencontré deux groupes de jeunes filles complètement différents. Le Togo est un tout petit pays africain avec une communauté francophone. Dans ce groupe, il y avait beaucoup de situations de handicap physique, sensoriel et mental. Au Lesotho, les communautés sont anglophones et il y a beaucoup d’enjeux de maladies, de VIH SIDA notamment. Le taux de prévalence du VIH est de 25 % de la population. C’est le deuxième pays où le taux est le plus élevé. »

Dans ces pays et au sein de ces groupes dont le contexte est assez complexe, il existe toute une génération d’enfants qui font face à des défis énormes au quotidien. « Malgré tout, il y a beaucoup de parcours scolaires édifiants », s’émerveille encore Manuela Clement-Frencia.

Dans un contexte social délicat, la co-fondatrice estime que l’éducation est l’un des seuls leviers d’émancipation et de développement personnel. « C’est le meilleur investissement communautaire pour briser le cycle de pauvreté. »

Les portraits des jeunes filles s’accompagnent du récit de leur parcours et permettent justement de sensibiliser aux réalités qui sont les leurs. Et si ces réalités peuvent paraître bien loin de notre décor manitobain, elles ne le sont peut-être pas tant que ça.

« Il existe quand même des inégalités au Canada. Des communautés qui sont marginalisées, les communautés racisées ou autochtones par exemple », indique Manuela Clement-Frencia. « Le public peut s’investir dans ses communautés, avec de l’aide au devoir par exemple. »

Que sont-elles devenues?

Certaines des filles qui apparaissent dans l’exposition ont été photographiées en 2017 au Lesotho et en 2015 au Togo. Mais NOLA Project les a suivies à la trace pour savoir ce qu’elles sont devenues aujourd’hui. « Certaines travaillent, d’autres continuent leurs études à l’Université et c’est extraordinaire. On ne pensera pas que dans des contextes de grande précarité, avec des facteurs de vulnérabilité que ces jeunes filles puissent progresser. »

Après une longue pause due à la pandémie, l’exposition itinérante s’est remise en route à travers le Canada en 2023 à travers le réseau des Alliances Françaises.

En 2023, le NOLA Project s’est aussi rendu au Rwanda pour un reportage sur l’autonomisation des mères adolescentes. Il s’agira de la prochaine exposition. « Nous avons aussi deux autres projets, en Amérique latine notamment sur les filles autochtones qui sont souvent empêchées d’aller à l’école. »   

L’exposition quittera Winnipeg le 15 novembre pour se diriger vers les villes d’Edmonton, puis de Calgary.