Pour Kora Kan’, Amara Condé, artiste et organisateur, avait l’envie de renouer avec un spectacle plus intimiste et en plus petit comité dans lequel pourrait avant tout briller la kora.
En effet, pendant deux années d’affilée, l’artiste originaire de Guinée avait fait de plus en plus fort et plus en plus gros avec Wontanara. La dernière édition avait notamment réuni jusqu’à 16 artistes de différents endroits de la planète et plu- sieurs disciplines comme la danse, les acrobaties ou
encore du cerceau faisaient partie du spectacle. « On avait plus envie de faire quelque chose de simple, de précis et d’historique cette année », dit Amara Condé. En revanche, que les amateurs de Wontanara soient soulagés, « ça reviendra », rassure l’artiste.
Kora Kan’ veut dire la voix de la kora. Et c’est bien cette voix, ce son unique qu’Amara Condé voulait partager au public. Avec une forme ressemblant à la guitare, la kora se distingue par son nombre de cordes qui est de 21. Amara Condé explique les symboliques derrière un tel instrument. « La kora fait peut-être partie des cinq instruments africains les plus traditionnels. On l’utilise généralement pour annoncer des nouvelles, c’est un instrument de paix qui raconte des histoires. Beaucoup de gens l’aiment et l’écoutent à la radio notamment. C’est un son unique, qui soigne tout! »
Un instrument symbolique
S’il joue de la kora depuis environ deux ans et qu’il a toujours apprécié cet instrument, Amara Condé explique aussi que d’une certaine manière la kora devait le choisir pour que ça se passe bien. « L’instrument est venu vers moi, mais je pensais que ça ne serait pas facile à l’apprendre avec ses 21 cordes. Mais quand j’ai décidé d’y aller complètement et le pratiquer, il m’a entendu. »
Malgré une certaine notoriété dans plusieurs pays du monde, Amara Condé avait donc envie de partager cette musique et faire découvrir cet instrument à plus de monde. C’est ce qu’il fera donc le 9 et 10 novembre (1). « Ça nous fait plaisir de montrer à tous ce qu’est la kora », résume simplement Amara Condé. « Pour nous, notre guitare, c’est la kora. C’est pourquoi il y a aura aussi de la guitare dans ce spectacle. J’ai voulu faire cette connexion. Les deux peuvent aller ensemble. Puis, sur scène, il y a aura donc deux danseuses qui feront de la danse contemporaine. On les accompagnera avec un autre musicien. Nous serons quatre en tout », voilà pour ce spectacle de 1h15 sur l’histoire de la kora.
Connexion kora et guitare
Après avoir joué au TCM puis au CCFM les années précédentes, c’est sur la scène du Rachel Browne Theatre de Winnipeg qu’Amara Condé et son équipe s’exprimeront. « C’est plutôt une petite salle qui compte 128 places. Mais c’est aussi un test pour voir comment le son sonne pour que la kora soit bien mise en valeur. »
Enfin, le jour du dévoilement au public Kora Kan’ sera doublement important pour Amara Condé. En effet, c’est à ce moment-là qui lancera sa société de production pour artistes appelée Wobéré. « Ça vient aussi de la langue Sousou et ça veut dire amusons-nous et le W, c’est pour Winnipeg. Donc, ça donne amusons-nous Winnipeg! On va arriver avec quelque chose de très professionnel », promet Amara Condé en pensant déjà à ses prochains projets.
(1) Information et billetterie : https://www.eventbrite.com/e/kora-kan-tickets-944338851927