Dans un duel serré, Donald Trump a remporté la victoire face à Kamala Harris. Il devient ainsi le 47e président des États-Unis. Raymond Hébert, politologue, souligne déjà le bon fonctionnement du système électoral. « Il faut reconnaître que c’est une victoire historique. Donald Trump a remporté le vote populaire avec une marge de plusieurs millions de vote. Il remporte le Collège électoral. »
Au moment d’écrire ces lignes, Donald Trump avait remporté 291 grands électeurs contre 223 pour Kamala Harris. Le Républicain compte 71 962 167 votes contre 67 122 419 pour la Démocrate.
« Le système électoral américain a fonctionné, il n’a pas été contesté, il n’y a pas eu d’émeute ou d’incident. C’est signe de stabilité dans le système. »
Si à court terme des signes semblent montrer une certaine stabilité, Raymond Hébert estime qu’à « long terme, je maintiens que Donald Trump a des tendances fascistes avec un instinct dictatorial. Il a fait maintes et maintes discours discriminatoires et d’extrême-droite.
« On peut se questionner sur l’avenir en Ukraine puisqu’il a une amitié affichée avec Vladimir Poutine. Il s’est déjà vanté de pouvoir mettre fin à la guerre en une journée. »
Un avenir incertain pour les États-Unis
Cette victoire pourrait donc signifier davantage de divisions au sein de la société américaine. Raymond Hébert, qui a attentivement suivi la campagne américaine dans ses chroniques, l’a d’ailleurs déjà observé à plusieurs niveaux. « Je pense que les États-Unis se dirigent vers une société très polarisée. Elle l’est déjà profondément sur trois plans. Il y a beaucoup d’inégalités. 50 % de la population américaine possède 1 % de la richesse. L’autre 50 % possède 99 %.»
La victoire des Républicains au Sénat assure à Donald Trump de faire passer ses décisions sans contestation.
Pour rappel Donald Trump fait toujours face à plusieurs chefs d’accusation. Raymond Hébert assure que « les procès fédéraux vont être suspendus ou arrêtés. Les procès criminels peuvent peut-être continuer. Mais jusqu’à présent, la Cour suprême semble donner une immunité totale au président américain. »
Sur la question de savoir ce qui a manqué à Kamala Harris pour remporter la victoire, Raymond Hébert trouve une piste de solution dans la misogynie. « Je pense que cela fait deux fois que des femmes fortes se font battre par des hommes. Il y a eu une analyse comté par comté qui a été faite par CNN. Ils ont comparé la marge entre Joe Biden et Kamala Harris, et dans tous les comtés, la marge a augmenté. Je pense qu’un grand nombre de personnes auraient voté démocrate si le candidat avait été un homme. »
Relations Canada-États-Unis
À la suite de la victoire, Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a salué la victoire de Donald Trump. Il a notamment rappelé les relations fortes qui lient les deux pays. « Le Canada et les États-Unis entretiennent le partenariat le plus fructueux au monde. Nous sommes voisins et amis, unis par une histoire et des valeurs communes ainsi que par des liens solides entre nos populations. Nous sommes les principaux partenaires commerciaux l’un de l’autre et nos économies sont étroitement liées. »
Il va maintenant falloir travailler pour maintenir des relations stables avec les États-Unis, notamment sur l’aspect économique selon Raymond Hébert. « Le grand danger c’est l’imposition de tarif sur les biens produits au Canada et exportés aux États-Unis. Très rapidement, le gouvernement fédéral va devoir se mobiliser pour envoyer des délégations auprès des membres élus du Congrès américain. »