Une nouvelle école à double voie a ouvert ses portes dans la ville de Morden : l’École Discovery Trails. 

Situé à plus d’une heure de route au sud-ouest de Winnipeg, l’établissement,  a officiellement ouvert ses portes le 4 octobre. Ses programmes s’étendent de la maternelle à la 6e année. Preuve, s’il en fallait, que la demande pour une éducation en français est bien réelle. 

Il faut noter que cette école d’immersion n’est pas la première à voir le jour à Morden.

Des programmes d’immersion existaient déjà à l’école élémentaire Maple Leaf de la maternelle à la 4e année et l’école Morden Middle School offrait un programme francophone de la 5e à la 8e année.  

Samuel Jerema est le directeur de l’École Discovery Trails, il explique que l’École Discovery Trails a pour vocation de rassembler tous les programmes francophones dans un seul et même établissement. 

Pour le moment, l’École Morden Middle School propose toujours l’immersion aux élèves de 7e et 8e années, mais ces programmes devraient aussi rejoindre l’École Discovery Trails dans les deux ans à venir.  

La nouvelle école compte donc aujourd’hui pas loin de 500 élèves. 314 sont inscrits au programme francophone contre 169 dans le programme anglais. Samuel Jerema indique que la répartition par classe est très variable. « Par exemple, en 2e année on a 59 élèves en immersion française et seulement 35 en 3eannée. » 

Cette disparité dans le nombre d’élèves par niveau s’accompagne donc de certains défis avec lesquels il faut composer. 

Car Samuel Jerema insiste sur le fait que l’école ne refuse aucun élève. « Mais parfois c’est compliqué de gérer le nombre d’élèves par niveau. Par exemple cette année au lieu d’avoir une salle de classe qui rassemble des élèves de 3e et 4années, j’ai dû créer trois classes de 3e et 4e. » 

Afin d’éviter d’attribuer une petite classe de 17 élèves à un enseignant, les classes deviennent mixtes et rassemblent des élèves d’âges différents.

Une situation qui pourrait paraître un peu chaotique, en particulier pour les enseignants. 

« Oui et non, répond Samuel Jerema. 24 élèves, ça fonctionne bien dans une classe. Dans des classes plus petites, il y a parfois un manque d’énergie, il est parfois difficile de faire des groupes pour les faire travailler ensemble. Mais s’il y a des comportements difficiles à gérer, c’est plus compliqué. »

Se pose aussi la question de l’enseignement. Deux niveaux différents au sein d’une même classe signifient également deux curriculums différents à enseigner sur les mêmes heures de cours.

« Ce n’est pas très différent que dans des salles de classe à niveau unique. Les enseignants s’adaptent toujours à leurs élèves, ça fait en sorte que lorsque l’on a des élèves plus âgés avec des plus jeunes, nous avons la possibilité de regrouper des 4e avec des 3e par exemple. Les plus âgés aident les plus jeunes et communiquent en français alors la dynamique est intéressante. » 

Pour ce qui est des curriculums à proprement parler, le directeur fait entendre que cela relève de la responsabilité des professeurs que de tenir compte du contenu des programmes.  

Une vingtaine d’élèves par classe serait le nombre idéal pour permettre de ne pas surcharger les enseignants. Cela dit, « nous cherchons toujours du soutien pour nos professeurs ». Par exemple, l’École Discovery Trails est toujours à la recherche d’orthopédagogues francophones, mais aussi de professeurs titulaires. « On a beaucoup d’ambition, mais il faut que l’on pourvoie d’abord les postes dans les salles de classe titulaires. »

Pour atteindre cet objectif, l’on compte notamment sur les étudiants francophones de l’Université de Saint-Boniface. 

« Je pense que l’on doit communiquer davantage sur les opportunités en éducation pour les personnes d’expression française. Qu’il y a beaucoup de possibilités dans les écoles d’immersion. »