Même si elle a passé plus de 15 ans dans l’équipe de direction de la Bibliothèque du Parlement, c’est tout de même tout un nouveau poste auquel doit s’acclimater Christine Ivory depuis quelques semaines. « Ça se passe bien pour l’instant, j’espère que mes collègues peuvent dire la même chose (rires). Il est vrai que ça aide de connaître l’organisation, de connaître les gens et les dossiers. J’ai besoin de me remettre à jour sur les dernières nouvelles et ce qu’il se passe sur la Colline du Parlement, mais jusque-là ça va. »
Christine Ivory a été sous-ministre adjointe, Secteur des collections, à Bibliothèque et Archives Canada (BAC) en 2023 avant de prendre ce nouveau rôle. Alors qu’elle est depuis longtemps dans l’organisme, elle avoue ne s’être « jamais projetée aussi loin ». « Je suis très reconnaissante et je sais bien qu’il y avait plusieurs autres personnes tout aussi qualifiées. Mais je suis une des seules à avoir travaillé dans différents services, j’ai pensé que ça serait un atout pour ma candidature. Ce n’est pas nécessairement la trajectoire que je visais, mais c’est là où je me retrouve maintenant. »
Représentation et réconciliation
Lors du Certificat de nomination de Christine Ivory devant le Comité mixte permanent de la Bibliothèque du Parlement où elle a expliqué en quoi elle serait la bonne personne pour le poste, la Manitobaine a notamment mis de l’avant deux priorités dans sa manière d’occuper ce poste : la représentation et la réconciliation. « Ce sont deux objectifs importants pour moi. La représentation, c’est autant au sein de notre organisme qui se doit de représenter la population canadienne, mais qu’on soit représentatifs dans ce qu’on apporte aux parlementaires. Et pour la réconciliation, qu’on soit engagé avec les populations autochtones et de mieux comprendre tout ce qui est lié à la réconciliation pour soutenir les parlementaires. »
Fondée en 1876, la Bibliothèque du Parlement, qui compte entre 430 à 450 employés, joue un rôle important dans la démocratie canadienne. Christine Ivory en détaille le mandat. « On est au sens propre déjà une bibliothèque pour le parlement avec des collections, des livres et des services de référence. On fournit aussi de la recherche et de l’analyse aux sénateurs et aux députés en commission parlementaire, dans leur travail international avec les associations parlementaires, mais aussi dans leurs recherches individuelles. Donc on a cette mission de garder le parlement informé et pourvu d’analyses neutres et non partisanes. »
Christine Ivory et son équipe ont aussi un rôle à jouer envers le grand public en proposant notamment des visites guidées ou de la programmation accessible en ligne pour tous les Canadiens et aussi dans le monde entier.
« On conçoit la mémoire d’une institution et pouvoir la préserver au nom du parlement, c’est très important », souligne celle qui a obtenu un baccalauréat ès arts à l’Université du Manitoba en 1998.
Des demandes plus complexes
Christine Ivory en dit plus sur le contenu des demandes des parlementaires. Elle a notamment remarqué une évolution dans la complexité des requêtes. « Les parlementaires doivent être des experts dans énormément de domaines, je pense à l’environnement ou à la réconciliation. Et le rythme a évolué avec un cycle de nouvelles 24h/24. Ça rajoute une couche en plus et une possibilité de répondre aux demandes tout aussi rapidement. »
Et pour permettre aux employés de la Bibliothèque de soutenir ce rythme, ils pourraient prochainement être aidés par de nouveaux outils. En effet, l’organisme a formé un groupe de travail sur l’intelligence artificielle (IA). En mars 2024, des lignes directrices ont même été publiées pour permettre aux membres du personnel d’utiliser certains de ces outils « de manière responsable, transparente et équitable », peut-on lire dans le Rapport annuel 2023-2024 de la Bibliothèque du Parlement.
« On parle beaucoup bien sûr d’intelligence artificielle générative. Mais pour une institution basée sur la connaissance et l’information, c’est là qu’on peut retrouver énormément de fonctionnalités. Ça peut nous aider avec la gestion de nos métadonnées par exemple. On peut avoir aussi de l’aide dans notre back office pour être plus performant tout en gardant la veille sur la qualité et l’analyse. »
C’est encore en développement, mais Christine Ivory sait aussi que des projets pilotes pour aider avec la traduction ont été faits dans la dernière année.