Au mois de décembre 2022, Bernard Bocquel s’est vu investir de l’une des plus hautes distinctions honorifiques du pays : l’Ordre du Canada.  C’est presque deux ans plus tard qu’il se voit enfin remettre l’insigne, au palais législatif de Winnipeg.

Bernard Bocquel arrive au Canada en 1977 en tant que coopérant pour La Liberté. À l’époque, il vient tout juste de terminer ses études de journalisme à Strasbourg, en France. Il débarque donc à Winnipeg pour une mission qui doit durer 16 mois. Son intuition quant à elle lui souffle tout autre chose : « Dès le départ, j’ai eu le sentiment que j’allais rester ». Force est de constater qu’il ne s’était pas trompé.

Il restera à La Liberté pendant plus d’une dizaine d’années et y occupera même le poste de directeur et rédacteur en chef. C’est d’ailleurs en partie pour son travail journalistique qu’il est admis à l’Ordre du Canada. Quoique pour lui, la mission allait bien au-delà du journalisme. Lui-même bilingue français-allemand de naissance, son combat au Manitoba était tout trouvé. « Mon implication fondamentale a toujours été en faveur du bilinguisme », dit-il. « Parce qu’il contient, en germe, une potentialité d’ouverture extraordinaire aux autres.

« J’ai réalisé que c’était ma mission, ma raison d’être : aider à faire un journal et à permettre ce bilinguisme. »

En plus de son travail journalistique, Bernard Bocquel publiera aussi plusieurs livres d’une grande importance historique pour la francophonie manitobaine. Au Pays de CKSB, 50 ans de radio française au Manitoba, 1996; CKSB, la radio du petit Canada, 2006; Laurent Desjardins, un sportif en politique, 2008 et Les Fidèles à Riel, 125 ans d’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba, 2012.

Quant à la cérémonie, celle-ci s’est déroulée à 14h30 au Palais législatif. Le Canadien d’adoption souligne qu’il est « tout à fait heureux » de voir ses amis présents pour cette occasion.

Il ajoute également : « J’ai une pensée aussi pour ma famille, qui ne peut pas être là bien sûr. Et aussi pour mes compagnons de route qui ne sont plus là. Il y a bien quatre ou cinq personnes que j’aurais souhaité voir dans l’assemblée. Mais je les convoquerais plus tard, dans mon intimité. »

Et finalement, le récipiendaire tenait à adresser un merci tout particulier. « Mon merci va à toutes ces générations qui ont refusé de se plier aux injonctions des dominateurs. »  

Ce n’est pas la seule médaille que remettra la Gouverneure générale, Mary Simon, puisqu’elle décorera aussi le premier ministre Wab Kinew, de la Médaille du couronnement du Roi Charles III.